Le Premier ministre Benjamin Netanyahu se présente aux législatives anticipées du 17 septembre. Il mène une campagne aux accents ultranationalistes qui est principalement axée sur la sécurité de l'Etat hébreu, afin de séduire l'électorat de droite et surtout de l'extrême droite. Benjamin Netanyahu joue la carte populiste comme sa survie politique. Son objectif, selon les experts et toute l'opposition israélienne, est de siphonner les voix de l'extrême droite dont il a absolument besoin pour arriver en tête du scrutin du 17 septembre « Benjamin Netanyahu est prêt à tout à cause des affaires qui pourraient peser sur la suite de sa carrière politique. On a beaucoup parlé d'une personnification du pouvoir, mais il y'a aussi une personnalisation du pouvoir, avec Benjamin Netanyahu qui utilise tous les outils possibles pour se rendre incontournable et apparaître comme l'homme politique providentiel dont Israël a besoin pour survivre », souligne Elisabeth Marteu, chercheuse associée à l'Institut international d'études stratégiques et spécialiste d'Israël. « Benjamin Netanyahu est perçu comme un leader fort en matière de sécurité, mais dans le camp d'en face, la liste de Benny Gantz compte trois anciens chefs d'état-major, explique Gideon Rahat, professeur de sciences politiques à l'Université hébraïque de Jérusalem. « Par conséquent, le thème de la sécurité ne lui offre pas suffisamment de leviers. Au contraire, sa gestion du cas du Hamas dans la bande de Gaza lui vaut de très nombreuses critiques ». Pourtant le Premier ministre a insisté sur ce thème en révélant et médiatisant plusieurs informations confidentielles et sensibles sur des opérations israéliennes à l'étranger. En début de semaine, il a accusé Téhéran, cartes et présentation Powerpoint à l'appui, d'avoir construit puis détruit un site visant à la fabrication d'armes nucléaires qui était jusqu'à présent inconnu. « Netanyahu utilise des renseignements pour faire sa propagande électorale. Le nucléaire iranien ne peut pas être utilisé pour les manœuvres de campagne », a tonné sur Twitter Yaïr Lapid, poids lourd de la liste Bleu Blanc. Outre l'instrumentalisation de la menace iranienne que lui reproche l'opposition, le Premier ministre mise également sur sa stature internationale pour s'assurer un maximum de suffrages. En surfant notamment sur l'absence de leadership dans l'opposition et sur sa relation privilégiée avec Donald Trump. D'ailleurs, des posters géants sont visibles en ce moment dans plusieurs villes israéliennes montrant Benjamin Netanyahu tout sourire, serrant la main du président américain. A noter que Benjamin Netanyahu doit être entendu en octobre par le procureur général qui décidera de son inculpation pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires. D'ailleurs, ces affaires de corruption ont fait qu'au sein de la sphère libérale et démocratique de la Droite, il y'a un certain mécontentement à son égard.