Oliver Bienkowski, juif allemand résidant au Maroc depuis 2014 et fondateur de l'ONG PixelHELPER, n'a pas été arrêté au Maroc. Il dément son arrestation, ainsi que l'obligation de quitter le territoire dans les 72h qui ont suivi sa pseudo arrestation. Dans un communiqué à Barlamane.com/fr, il éclaire sur la situation clandestine de son Mémorial de l'Holocauste détruit lundi dernier dans la province d'Aït Faska, près de Marrakech. Contacté par nos soins, Bienkowski affirme qu'il n'a pas été arrêté lundi dernier. Il dit disposer d'un visa d'investisseur et d'une carte de séjour, que les autorités lui ont demandé de renouveler,car elle arrivait à expiration. Il affirme cependant qu' « aucun délai ne lui a été donné pour quitter le territoire marocain, ni aux membres de l'ONG ». Un coup de chance pour le ressortissant allemand, puisque la loi stipule que l'obsolescence d'une carte de séjour implique sur place le refoulement de son porteur. Rappelons que les autorités locales d'El Haouz ont démoli, lundi dernier, le projet de l'organisation PixelHELPER. Et pour cause. L'ONG a construit sur le domaine public, sans autorisation préalable, de la part des autorités concernées. Le fondateur de l'ONG confirme qu'il ne disposait d'aucun permis de construire. Rappelons également que le projet de l'ONG comprend la création un musée et un monument à la mémoire de l'Holocauste dans la commune d'Ait Faska de la province d'Al Haouz. Beinkowski n'a eu pour sanction de l'occupation illégale du domaine public que la destruction du mémorial. La loi stipule, cependant, que des amendes sont exigées en cas de construction sans autorisation, et des poursuites judiciaires sont enclenchées à l'encontre du propriétaire, du bénéficiaire, de l'architecte, de l'entrepreneur et même de la personne ayant exécuté les travaux. Il dit pourtant qu'à son sens « toutes ces activités ont été réalisées de manière transparente dans le flux de diffusion [des pièces artistiques] entre septembre 2018 et août 2019 », puisque « les autorités marocaines voient chaque jour ce que nous faisons ici ». Il ajoute également, autour de l'absence de l'autorisation que son ONG avait formulé une demande et que « le maire nous a ignorés pendant un an ». Le Fondateur de l'ONG estime que « le gouvernement marocain aurait du discuter avec nous. Tous les contacts que nous avons sollicités n'ont pas répondu ». Il affirme dans ce sens que « PixelHELPER a écrit deux fois à tous les membres du parlement marocain par courrier électronique. Tous les membres du CORCAS [NDLR : Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes] ont reçu plusieurs courriels. Toutes les ambassades marocaines dans le monde ont régulièrement reçu des informations de notre part. Un employé de l'ambassade marocaine en Suède a été régulièrement informé du projet ». Il semble, à partir des éléments de réponses à nos questions, que Bienkowski ait informé les instances qui n'ont pas, comme il devrait le savoir, la compétence pour autoriser la construction sur le domaine public. Bienkowski clarifie que « PixelHELPER n'a jamais décrit le Maroc comme un pays hostile aux Juifs mais souhaitait créer le Mémorial des Juifs assassinés, notamment des Sintis et des Roms, des Ouïghours, et en faire un lieu public de collecte d'informations culturelles et historiques ». Bienkowski énumère, par ailleurs, plusieurs actions caritatives menées par l'ONG au profit de la population avoisinante, pour instaurer un climat de cohabitation, « nous avons fourni aux enfants pauvres du quartier des vêtements gratuits, de l'argent, des bicyclettes, des chapeaux et d'autres objets de bibelots, et nous avions pour objectif d'aménager un terrain de football », énumère le fondateur de l'ONG. « La faute ne réside pas dans PixelHELPER, mais dans le néant de communication des autorités marocaines ». Avant de lancer le projet au Maroc en 2014, Oliver Bienkowski affirme également qu'il a « personnellement informé l'ambassade du Maroc à Berlin de tous les projets prévus ». Il n'en demeure pas moins qu'une ambassade n'a pas les attributions pour décider de l'occupation du domaine public, donc ne peut communiquer sur ce qui ne relève pas de ses prérogatives. De même, la distribution de biens aux indigents, ou une aumône n'est pas une autorisation pour construire non plus.