Ces très petites et moyennes entreprises (TPME) qui constituent un vivier d'emplois incontestable et contribuent au dynamisme économique, puisqu'elles constituent plus de 95% du tissu entrepreneurial marocain, rencontrent actuellement plusieurs problèmes. C'est du moins le constat dressé par le Centre marocain de conjoncture (CMC), Bank Al-Maghreb (BAM) et la Banque mondiale. En effet, la dernière publication mensuelle du CMC intitulée « Les entreprises marocaines : enjeux et risques » a relevé que les retards de paiement, sont parmi les problèmes majeurs qui nécessitent une forte mobilisation de la part du monde des affaires et des administrations publiques afin de protéger les entreprises contre les contrecoups de l'allongement des délais de paiement. « La TPE est la première victime des délais de paiement, avec un délai clients de 264 jours. Le montant cumulé du crédit interentreprises privé est 8 fois supérieur à celui du public », apprend-on dans l'étude sur les délais de paiement au titre de l'année 2017, menée par l'agence du renseignement commercial sur les sociétés marocaines et maghrébines Inforisk. L'étude a fait savoir aussi que l'allongement des délais de paiement demeure au sommet des priorités des TPME. Face à cette situation, les TPME font appel aux services bancaires pour s'octroyer des crédits. Cependant, le CMC affirme que les banques et les institutions financières non bancaires restent très regardantes sur les prêts accordés à ces structures. Les prêts octroyés par les banques à ces entités n'ont évolué que médiocrement en 2018, avec une faible hausse de 0.5% comparativement à 2017. Ainsi, l'inclusion financière demeure relativement limitée malgré les progrès récents et entrave la croissance des TPME. Pour remédier à cette crise de manque de financement, Bank Al-Maghrib, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) et le Groupement professionnel des Banques du Maroc (GPBM) ont mis en place un plan d'actions, en avril dernier, afin de renforcer les mécanismes d'accompagnement et de proximité des entreprises mis en place par les banques et de développer les modes de financement comme l'affacturage pour alléger les contraintes induites par les délais de paiement. Outre l'accès au financement pour les TPE et PME, les TPME souffrent aussi de la mauvaise formation de la main-d'œuvre. C'est ce qui ressort d'un rapport de la Banque mondiale intitulé « Créer des marchés au Maroc : Diagnostic du secteur privé ». Cet organisme a identifié ce problème comme étant un des obstacles majeurs à la pérennité des TPME. Les deux autres grands freins à leur croissance, restent les problèmes liés aux délais de paiement et aux sources de financements de leurs projets. D'après ce rapport, « l'entrepreneur marocain typique est moins instruit que les benchmarks mondiaux. L'entrepreneur marocain type est âgé de 25 à 34 ans (35 à 44 ans pour les entrepreneurs établis) et a terminé ses études secondaires ». Ainsi, investir dans le capital humain est un must, surtout que le Maroc dispose d'un capital humain considérable, avec 5,7 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans qui offrent un grand potentiel de main-d'œuvre pour le monde de l'entreprise. Pour rappel, les TPME marocaines constituent un catalyseur de développement économique du pays. Elles représentent plus de 95% du tissu entrepreneurial marocain. Ainsi, leur promotion est une action déterminante pour le développement et le renforcement de leur compétitivité.