Les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) de la région de Rabat avaient rendez- vous jeudi 4 décembre, avec l'avant-dernière étape de la caravane de la campagne régionale TPME 2014. Depuis le 20 octobre dernier, cette caravane visite une à une les régions du Maroc pour exposer aux TPME les offres mises à leur disposition en matière d'accompagnement, de financement et de garantie. Les entrepreneurs de la région de Rabat ont donc été accueillis par une commission mixte regroupant Bank Al-Maghirb, le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), l'Agence nationale pour la promotion de la petite et de la moyenne entreprise (ANPME) et la Caisse centrale de garantie (CCG). S'exprimant au nom de la banque centrale du Maroc, Nabil Badr, responsable de l'inclusion financière à Bank Al-Maghrib, a présenté les mesures directes et indirectes pour améliorer l'accès des TPME au financement. Parmi la panoplie de mesures exposées, la création de deux entités essentielles en matière de transparence de l'information financière: l'observatoire des très petites, petites et moyennes entreprises (OTPME) chargé de recueillir des informations sur cette partie du tissu entrepreneurial afin d'établir des indicateurs à son sujet, et la fondation marocaine à l'éducation financière, outil majeur de l'inclusion financière. Nabil Badr a également souligné les mesures que Bank Al Maghrib a incité les banques à entreprendre, dont notamment l'élargissement du réseau d'agences, la décentralisation du traitement des demandes de crédit et la création de produits adaptés aux TPME. A cet égard, la représentante du GPBM a confirmé l'engagement des banques pour l'encouragement des TPME «Les banques marocaines ont aujourd'hui conscience de la nécessité d'une stratégie spécifique aux TPME», a-t-elle déclaré. De son côté, le président régional de la CGEM à Rabat a relevé que la difficulté majeure que rencontrent les TPME et les PMI sont les délais de paiement qu'il a qualifiés d'«insupportables pour les petites entreprises». La loi 32-10, mise en application depuis 2012, accumule, selon le représentant des patrons, quelques problèmes dans la pratique. «La CGEM est en négociation pour amender cette loi qui n'est pas tout à fait adaptée à la réalité du marché», a-t-il ajouté. Au sujet de la garantie des crédits, Taoufiq Lahrach, représentant de la CCG, seul intervenant public en la matière, a indiqué que la CCG a émis des garanties en faveur de 8.700 entreprises qui ont pu contracter un total de 11 milliards de dirhams de crédit. Lahrach a ainsi noté que cette somme qui n'était que de 3 milliards de dirhams en 2008 a connu une hausse substantielle en seulement 5 ans. Il a également noté que la région de Rabat est la troisième à en avoir le plus bénéficié, après Casablanca et Tanger, soulignant qu'un centre d'affaires régional devrait y ouvrir ses portes vers le début de l'année prochaine. Il est à noter que les TPME ont un apport non négligeable à l'économie marocaine. Elles représentent, en effet, 95% du tissu entrepreneurial national, dont 80% sont formées de Très petites entreprises. Elles représentent également 50% de l'investissement, 40% de la production, 20% de la valeur ajoutée, 30% des exportations et 50% des postes d'emploi.