Le président algérien par intérim a annoncé le 25 juillet, la création d'une commission de sept membres, chargés de superviser un dialogue national et d'organiser les prochaines élections présidentielles. Le président par intérim a reçu jeudi même à Alger les membres du panel chargés de mener ce dialogue composé notamment de Karim Younes, ex-président de la Chambre basse et ancien ministre de Bouteflika, Fatiha Benabbou, professeure de droit public et Smail Lalmas, chef d'entreprise. Y figurent également Bouzid Lazhari, professeur de droit public et ancien parlementaire de la Chambre haute, ainsi qu'Abdelouahab Bendjelloul, syndicaliste de l'enseignement et Azzedine Benaissa, universitaire. La structure a intégré quelques jours après sa désignation un septième membre ,Mohamed Yacine Boukhnifer,l'un des jeunes du Hirak. Les manifestants du Hirak reprochent au panel sa composition, ne comportant aucune grande figure de la contestation parmi ses membres. En quête de légitimité, le panel a lancé des invitations pour élargir ses rangs mais les refus n'ont pas tardé à se faire nombreux. Plusieurs personnalités ont écarté toute participation au sein de cette instance, notamment l'avocat Mokrane Aït Larbi, le syndicaliste Lyes Merabet, la soeur du martyr Larbi Ben M'hidi, Drifa, et l'ancien chef du gouvernement Mouloud Hamrouche. Critiqué depuis son instauration, le panel espérait avoir gain de cause pour 7 revendications, dont la libération de tous les détenus du Hirak, la cessation des actes de violence et d'agression à l'encontre des manifestants, l'allégement du dispositif policier notamment dans la capitale lors des marches hebdomadaires, la libération du champ médiatique et l'appel unanime au départ du gouvernement en place et son remplacement par un gouvernement de consensus, formé de technocrates non partisans. Jeudi dernier, la présidence de la république a pris l'engagement de répondre favorablement aux revendications posées par le panel. Venant prouver le contraire, le chef d'état-major Ahmed Gaid Salah a tenu un discours hier, à travers lequel, il a rejeté les mesures d'apaisement demandées par le groupe de médiateurs. Suite à la déclaration du chef d'état-major, l'un des membres de la commission, Smail Lalmas a annoncé qu'il quittait le panel. De leur part, les manifestants poursuivent les protestations. Ils étaient nombreux à manifester vendredi dernier pour la 23ème semaine consécutive. Fidèles à leur rendez-vous hebdomadaire, ils continueront les contestations ce vendredi, exigeant le départ des fidèles de l'ancien régime avant l'organisation de tout scrutin.