Les salariés de la Samir ont décidé d'entamer à partir du 3 août prochain, un sit-in devant l'usine de la société à Mohammedia pour exiger le sauvetage de l'unique raffinerie du pays, en inactivité depuis 2015 déjà. Le Bureau des syndicats unifiés représentant les travailleurs de la Samir milite pour «la protection des droits des salariés» qui se sont retrouvés sans revenu, après la liquidation de la Samir, ainsi que «le sauvetage de la raffinerie marocaine de pétrole d'une mort certaine». Le syndicat professionnel impute au gouvernement la responsabilité de la situation actuelle de la Samir. Les salariés blâment la privatisation de cette entreprise publique. Ils dénoncent également le fait que les manquements du multimilliardaire éthiopio-saoudien Mohammed Al Amoudi envers la société n'aient pas été condamnés. La Samir, raffinerie créée en 1959 par le gouvernement marocain et vendue en 1997 au groupe suédo-saoudien Corral, est à l'arrêt depuis 4 ans maintenant. Croulant sous les dettes envers l'Etat, les fournisseurs et les banques privées, la Samir a dû mettre la clé sous la porte avec 4 milliards d'euros de dettes. Lorsque le tribunal de commerce de Casablanca a ordonné en mars 2016 la mise en liquidation de la Samir, une autorisation de poursuite de l'activité avait été accordée en vue d'une cession des actifs et afin de ne pas mettre les 800 salariés de la Samir dans une situation financière précaire. Un syndic judiciaire avait alors pour mission de trouver un acheteur, quelques groupes s'étaient montrés intéressés, sans donner suite à la transaction. Les travailleurs de la Samir en sont là, à demander l'adoption d'un plan d'urgence pour le sauvetage de la seule raffinerie marocaine, et de «protéger les intérêts marocains liés au sujet». En outre, les salariés insistent ardemment sur la nécessité de déterminer l'avenir de l'entreprise, ce qui garantira le droit au travail aux salariés inactifs contre leur volonté. Il pourront enfin percevoir des indemnités sur les salaires et des contributions dans les caisses de retraite et pourront reprendre l'utilisation des services sociaux.