Tout en saluant la fermeté avec laquelle le gouvernement traite le dossier de la SAMIR (Société anonyme marocaine de l'industrie du raffinage) pour amener le groupe Corral Petroleum Holding du milliardaire Mohammed Al Amoudi qui la contrôle à respecter ses engagements, le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), Mohamed Nabil Benabdellah, a exprimé son soutien total à une délégation du comité local de suivi de cette affaire dans son action visant la sauvegarde de la société nationale et des droits des travailleurs. Benabdellah, qui s'exprimait lors d'une rencontre avec une délégation du comité local de suivi de la crise de la SAMIR, a indiqué qu'il n'est pas question de laisser la société couler, car il s'agit d'un outil national acquis au terme de grands efforts par le Maroc et d'une activité de raffinage combien stratégique pour l'indépendance du marché marocain des hydrocarbures. La relance de la SAMIR est un impératif majeur non seulement pour la protection et le respect des droits de salariés, mais également de son environnement immédiat qu'est la ville de Mohammédia, des entreprises sous traitantes, des distributeurs et de tout le pays, a estimé Benabdellah, qui a toutefois souligné la justesse de la position de fermeté prise par le gouvernement, qui reste après tout ouvert au dialogue et à toute proposition constructive devant permettre au groupe qui contrôle la société d'honorer ses engagements à l'égard du Maroc, des salariés et de rembourser ses dettes à l'Administration des douanes et impôts indirects, des banques et des fournisseurs, dettes qui seraient de plus de 42 Milliards de Dirhams. On est après tout dans un Etat de Droit au Maroc et l'opérateur contrôlant la SAMIR doit quand même respecter la législation marocaine et ses engagements, a ajouté Benabdellah, pour qui la sauvegarde de la SAMIR est une nécessité pour éviter la débâcle de la ville de Mohammedia, des salariés et de toutes les activités liées au raffinage et à la distribution des hydrocarbures. Il s'agit aussi de ne pas abandonner à mi-chemin le savoir faire et l'expertise des équipes marocaines de travailleurs de toutes les catégories d'employés de la SAMIR, a-t-il relevé. Pour leur part, les membres de la délégation du Comité local de suivi de la crise de la SAMIR, créé avec la participation des organisations politiques et syndicales et des associations ont exposé au SG du PPS leurs doléances, luire demandant de soutenir politiquement leur action visant à la préservation des droits des salariés, la sauvegarde de la SAMIR en tant qu'entreprise nationale créatrice de richesses et d'emplois et de la ville de Mohammedia. 25% des activités économiques et commerciales de la ville relèvent de la SAMIR, ont-ils indiqué, précisant que la société emploie directement 1000 personnes et qu'elle offre du travail à 120 PME employant au total plus de 5000 autres personnes. Ils lui ont également remis un dossier sur l'historique du problème, depuis la privation de la société en 1997 jusqu'à l'arrivée du groupe suédo-saoudien Corral Petroleum Holding appartenant au milliardaire saoudien Mohammed Al Amoudi, groupe qui s'est distingué par une mauvaise gestion de la société qui s'est traduite par les résultats catastrophiques actuels. Depuis le 5 Aout 2015, la SAMIR a stoppé ses activités et est dans une situation financière difficile. L'Administration des douanes et impôts indirects a introduit une procédure de saisie pour recouvrer plus de 13 milliards de dirhams d'impayés. Au total, la SAMIR affiche un endettement de plus de 42 milliards de dirhams qu'elle doit à des banques, des fournisseurs et à l'Etat. Pour les membres de la délégation, il est urgent de parvenir à une solution car il faut surtout sauver les installations de la raffinerie de la corrosion, de la rouille et d'autres phénomènes naturels destructeurs avant qu'il ne soit tard. Ils ont également proposé que l'Etat transforme ses créances et dettes en actions dans le capital de la société, solution qui serait, de l'avis des membres de la délégation du PPS, très couteuse pour le budget de l'Etat et qui se traduirait par une ponction sur des crédits alloués à d'autres secteurs (santé, éducation nationale, etc...). Cette rencontre s'est déroulée en présence de Karim Tej, membre du BP du PPS et des membres du comité central Mohamed Chiguer, également président du centre Aziz Belal, Abdellatif Moatadid, et Abderrahamane Benlimane, directeur de l'Administration nationale du PPS. La délégation du comité local de suivi de la crise de la SAMIR comprenait Mustapha TAFSI (FDT), Houcine Yamani (CDT).