Al Amoudi est entrain de créer de faux problèmes pour gagner le temps. Une chose est sûre, sa situation reste totalement indéfendable. Il évoque un conflit sur l'investissement qui n'existe pas. L'entreprise n'a pas honoré ses engagements vis-à-vis de ses créanciers et de l'Etat qui réclament aujourd'hui d'être payés. Tels sont les propos d'Abdelwahed Souhail, membre du bureau politique du PPS, qui estime toutefois que la démission de Bensaleh de l'actionnariat de la Samir est hautement significative. L'actionnaire principal de la raffinerie de Mohammedia (Corral Holding) cherche par toutes les manœuvres de gagner du temps pour échapper à ses engagements et au paiement de sa lourde dette fiscale et bancaire évaluée à près de 43 milliards de dirhams. Al Amoudi continue de faire du chantage au gouvernement marocain pour négocier un rééchelonnement de ses créances ou carrément leur suppression. Dans une cette lettre envoyée au chef du gouvernement, l'actionnaire principal accuse l'Etat marocain du non respect des conventions bilatérales régissant l'investissement entre la Suède et le Maroc et pointe du doigt les blocages et les mauvais traitements vis-à-vis de la raffinerie de Mohammedia, rapporte la presse. La lettre annonce la saisie des comptes de la Samir et l'interdiction pour les bateaux d'arriver à port. La dite lettre évoque aussi la convention bilatérale entre la Suède et le Maroc relative à l'investissement qui stipule qu'en cas de différend juridique entre les deux parties, le règlement à l'amiable doit être prioritaire et que le cas échéant, le recours à l'arbitrage international reste envisageable. Pour, Abdelawahed Souhail, cette lettre reste infondée et vidée de tout sens. De son avis, l'affaire de la Samir ne montre aucun conflit sur l'investissement et encore moins un non respect des conventions internationales. Souhail est catégorique : «l'entreprise n'a pas payé ses créanciers et personne ne lui a misles bâtons dans les roues ». Les créanciers et la douane réclament aujourd'hui leurs droits, ce qui explique donc les saisies des comptes. C'est une procédure normale, explique notre interlocuteur, avant de préciser que dans tous les pays du monde, un débiteur doit payer ses dettes. La situation du groupe d'AL Amoudi est loin d'être défendable, confirme Souhail qui considère que le recours au tribunal de commerce de Casablanca est conforme au code du commerce en vigueur. Toutefois, il risque de coûter cher aux créanciers, notamment bancaires. Tout dépend des solutions que l'expert désigné par le tribunal aura choisies. Gérer provisoirement et mettre en place un plan de continuation pour payer les créanciers et trouver un repreneur sous certaines conditions mais aussi quelques sacrifices pour démarrer l'outil de raffinage ou éventuellement mettre l'entreprise en liquidation judiciaire. Une solution qui, de l'avis de Souhail, peut menacer les intérêts des créanciers (vendre le patrimoine de la Samir et payer d'abord les salariés et la douane). Cela veut dire que le Maroc perd sa raffinerie, une solution très violente pour les créanciers, conclut Souhail.