Après de longues et âpres semaines de bras de fer politique, le Conseil militaire et l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, se sont mis d'accord ce vendredi 5 juillet pour une direction «alternée» de l'instance qui va diriger une période de transition d'environ trois ans, a annoncé le médiateur de l'Union africaine (UA), Mohamed El-Hacen Lebatt. Le plan de transition tel qu'établi par les médiateurs de l'UA et de l'Ethopie, le Conseil souverain devrait d'abord être présidé par un militaire pendant 21 mois puis par un civil jusqu'à la fin de la transition. L'accord devrait être signé lundi 8 juillet en présence du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, du président de la Commission africaine, Moussa Faki Mahamat et de dirigeants régionaux. Pour faire table rase d'un passé « sanglant » et encore vif lié notamment à la répression de Khartoum du 3 juin dernier, les deux camps se sont enfin mis d'accord pour «une enquête minutieuse, transparente, nationale et indépendante, sur tous les incidents violents malheureux qu'a connu le pays ces dernières semaines», a affirmé Lebatt en conférence de presse. Ce dernier a conclu en conférence de presse par l'information de taille selon laquelle généraux et contestataires ont accepté de «retarder» de trois mois la mise en place d'un «conseil législatif», devant faire office de Parlement de transition, jusqu'à installation d'un conseil souverain et d'un gouvernement civil. Il reste à mettre en place le corps collégial qui sera composé de onze membres : cinq de chaque camp. Les deux parties devront également s'entendre sur un civil indépendant qui sera le onzième membre. Selon le calendrier établi, le pouvoir restera aux mains des militaires pour les 21 premiers mois. Puis un civil prendra le relais pendant 18 mois.