« La nation marocaine avec ses émanations que sont l'Etat et la société, n'a guère tourné le dos aux événements d'Al-Hoceima, mais a fait montre d'une attitude plutôt positive », a estimé jeudi à Rabat le Délégué interministériel aux droits de l'Homme (DIDH), Ahmed Chaouqui Benyoub. L'Etat à son plus haut niveau a toujours accordé une attention particulière à cette région comme en témoignent le discours de Ajdir en 2003, l'approbation des recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation (IER) ainsi que le programme "Al-Hoceima, ville phare de la Méditerranée", a expliqué M. Benyoub qui était l'invité du Forum de la MAP au cours duquel il a dévoilé son rapport sur ces événements. Il a également cité le discours royal prononcé depuis Al-Hoceima en 2018 et les décisions successives de grâce au profit des personnes condamnées par la justice sur fond des évènements survenus dans la ville. Dans son rapport, le premier du genre élaboré par une instance gouvernementale, le délégué interministériel a affirmé que les autorités sécuritaires ont fait montre régulièrement de retenue et ont veillé à la protection des droits et libertés pendant plus de six mois, consacrant ainsi une meilleure pratique sans équivalent dans l'histoire du Royaume s'agissant de l'équation sécurité/ droits de l'Homme. De l'avis de M. Benyoub, de telles bonnes pratiques consacrées dans un contexte empli de défis et d'expériences sur le terrain méritent d'être analysées et capitalisées par les institutions de la sécurité et celles des droits de l'Homme. Sur le registre de l'interaction du gouvernement avec les évènements d'Al-Hoceima entre fin octobre 2016 et la dernière semaine de mai 2017, le responsable a souligné, rapporte la MAP, que les 17 visites ministérielles effectuées sur place ont illustré, en dépit de la réaction peu favorable des activistes, la logique de la main tendue de l'exécutif et sa détermination à assumer pleinement ses rôles. Au plus fort de ces événements, l'exécutif s'est mis aussitôt après la réunion du Conseil des ministres à la mise en œuvre des mesures prévues dans le cadre du programme de développement d'Al Hoceima. Le rapport du délégué interministériel revient sur l'interaction de l'Etat, à travers les deux Chambres du Parlement, avec les évènements, par le biais des questions des groupes et groupements parlementaires animés en cela d'un sens de patriotisme mêlé d'un élan de solidarité. Il a en outre relevé que par son accompagnement régulier des évènements d'Al Hoceima, le Conseil national des droits de l'homme (CNDH) a lui-même jeté les bases d'une bonne pratique en la matière conciliant professionnalisme et humanisme. Il s'agit-là, a-t-il dit, d'une expérience à consigner tout en tirant les règles de référence et d'orientation en ce sens qu'elle constitue une première expérience du genre dans l'historie de cette institution nationale. L'accent est aussi mis sur les diverses initiatives lancées par des organisations et des acteurs de la société civile, lesquelles actions ont formulé des conclusions d'importance indéniable permettant de faire la lumière et de mieux comprendre ce qui s'est passé lors des évènements d'Al Hoceima.