Le parti de l'Istiqlal ne s'excusera pas. Adil Benhamza, député et membre du comité exécutif de l'Istiqlal est ferme. «Hamid Chabat a juste reçu la lettre sur le plateau de télévision. C'est une lettre qui met en cause la gestion de la Faculté de médecine de Casablanca qui remonte à une date où le ministre était toujours doyen de la faculté. D'ailleurs, le ministre garde toujours son poste à l'université», affirme Benhamza. Et de poursuivre: «Le fondement de cette affaire réside dans l'accès à l'information. Je ne crois pas que des excuses au ministre de la santé soient à l'ordre du jour à l'Istiqlal. Il faut plutôt vérifier la véracité des informations sur la lettre. Bien évidemment, rien n'empêche le ministre de recourir à la justice». La réaction de l'Istiqlal intervient à quelques heures de la publication du ministre de la santé, Lhoussaine Louardi d'un communiqué dans lequel il demande officiellement des excuses au secrétaire général du parti de l'Istiqlal pour les propos qu'il a tenus lors de l'émission «90 minutes pour convaincre» diffusée jeudi dernier par la chaîne Medi1 TV. Louardi menace même de recourir avec son parti le PPS (Parti du progrès et socialisme) à la justice. «Je dis à tous ceux qui croient en l'Etat des institutions qu'il existe dans notre pays une institution judiciaire capable de rendre justice aux ayants droit», annonce le ministre. Les faits remontent à la semaine passée lorsque le député RNI (opposition), Rachid Talbi Alami, soumet en direct sur le plateau de télévision, une lettre à Chabat. La lettre contiendrait des informations sur «des dérives» dans la gestion de la Faculté de médecine de Casablanca. Dans un communiqué publié lundi, Louardi est revenu sur les accusations formulées nommément à son égard par le SG de l'Istiqlal, «concernant une lettre anonyme, non datée (...) donc sans aucune valeur juridique et ne pouvant être citée comme preuve». «Après lecture de cette lettre, qui m'a été transférée par Lahbib Choubani, ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile, je n'y ai trouvé aucune référence à ma personne, ni de près ni de loin, ni implicitement ni explicitement», a expliqué le ministre qui déclare ne pas cerner «les motifs derrière le dévoilement, en ce moment précis, de cette question qui devait, en toute logique, être soulevée en février 2012, soit 10 mois auparavant». Il s'agit là d'un nouvel épisode de la guerre intestine qui met aux prises les composantes de la majorité gouvernementale qui regroupe le PJD (Parti de la justice et du développement), le PPS, l'Istiqlal et le Mouvement Populaire.