Le ministre de la culture s'est dit intransigeant sur la détérioration et le vol du patrimoine culturel et a promis d'engager les procédures pour récupérer ce qui a été subtilisé sitôt les faits avérés. Le ministre a fait cette déclaration en réponse à une question d'ALM au cours de la conférence qu'il a donnée lundi à Rabat sur son programme d'action. Il a affirmé que dans le cadre de la préservation de ce patrimoine, il a récemment fait annuler une vente à Londres où avaient été proposées des pièces subtilisées dans une médersa de Fès. Mohamed Amine Sbihi s'est dit également très soucieux des différentes composantes de la culture marocaine et a appelé à la coopération de tous : administrations, collectivités locales et particuliers afin d'en préserver les monuments et les autres œuvres. «La culture est un élément fondateur de l'identité et donc de la solidarité sociale et de la stabilité», a-t-il affirmé. Le ministre qui s'est déclaré optimiste quant à la réalisation des objectifs de son programme «malgré un budget de financement modeste, mais stable» -580 millions de dirhams- a précisé que la nouvelle action de son département avec les partenaires sera basée sur la contractualisation. «Ce qui permettra de consigner les engagements réciproques et de se fixer des objectifs et un échéancier précis». Il a ajouté que le programme de son département pour l'année qui court tourne autour de 4 axes structurants : la stratégie du Maroc culturel, celle du patrimoine 2020, la promotion des industries culturelles créatives et l'adoption d'une nouvelle vision de la coopération et du partenariat. Mohamed Amine Sbihi a affirmé que la stratégie du Maroc culturel vise à asseoir la diversité culturelle et linguistique du Royaume et à inscrire le fait culturel dans la promotion du développement. Qualifiant les industries culturelles de pilier de l'essor économique, il a aussi mis en exergue leur effet sur la préservation et la valorisation du patrimoine dans le cadre de la Vision 2020 «centrée sur l'élargissement du cadre légal, sur la communication et sur des mesures pratiques telles que le recensement». Il a ajouté qu'un forum national sera organisé en décembre autour de cet important objectif. Le ministre qui a considéré que les industries culturelles sont essentielles à la création des valeurs sociales et à leur propagation a promis d'accroître son aide à ceux qui en font un métier. Il a annoncé que le cadre légal de cette aide sera étoffé de manière à en faire bénéficier tous les secteurs, de doter le théâtre de plus de moyens, d'étendre l'octroi de la carte d'artiste et d'institutionnaliser le Prix Maroc du livre. Il a également déclaré que les outils de cette aide seront révisés de manière à faire de la culture un élément de promotion du progrès économique et social. Il a cité à cet égard un projet d'aide directe aux PMI et PME de la culture, la révision du statut de l'artiste, le plan de promotion de la lecture et celui de la réhabilitation du théâtre. Le ministre a émis le vœu de donner une nouvelle allure et un nouveau ton au partenariat de son département avec les créateurs et les artistes. Il a affirmé que ce partenariat sera dorénavant marqué du sceau d'objectifs définis, d'échéancier précis et d'évaluation d'étapes. Le ministre qui a également parlé des réalisations de son département a déclaré que 17 nouvelles bibliothèques publiques ont été créées ainsi que 6 Centres culturels et 6 établissements artistiques dont le Conservatoire de musique d'Oujda, le Centre des arts modernes de Tétouan et le centre des arts chorégraphiques de Rabat. En réponse à une question d'ALM sur la crise du livre, Sbihi a déclaré que la crise de l'édition impose le concours de tous –celui de l'école en particulier- et exige de travailler à l'éventualité d'un allégement fiscal au profit de ce secteur. «Après tout, le livre n'est pas un produit comme les autres», a-t-il conclu.