«Economie verte», «croissance verte», «développement durable», c'est autour de ces thèmes que s'est articulée la rencontre organisée mardi 30 octobre par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) et l'ambassade de Corée à Rabat. Cette rencontre scientifique de haut niveau portant sur la «Croissance verte, économie du savoir et développement des ressources humaines : quelle vision pour l'avenir?» a constitué un lieu de réflexion et d'échanges entre experts sur l'économie verte. Une délégation de hauts responsables coréens, Aziz Akhannouch, ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, Mustapha Bakkoury, président du directoire de l'Agence marocaine pour l'énergie solaire, et Driss Ouaouicha, président de l'Université Al Akhawayn, ont exposé leur vision sur cette problématique. Le Haut-Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi, a tenu à souligner qu'avec les mutations que connaît la mondialisation, un redimensionnement des impératifs de l'environnement dans les modèles de croissance s'impose. «Comme la Corée, le Maroc mesure les implications de la crise internationale actuelle et se prépare aux mutations que connaît la mondialisation. Il réalise que l'accumulation des richesses est appelée à connaître une nouvelle hiérarchisation des sources sectorielles et technologiques de la compétitivité, un réajustement du modèle de production et de consommation et un redimensionnement des impératifs de l'environnement dans les modèles de croissance», a déclaré M.Lahlimi. Et d'ajouter : «Les énergies renouvelables, les produits et services écologiques, les biotechnologies, l'économie du savoir mais aussi la réduction des inégalités sociales, les intégrations régionales, se profilent comme les principaux moteurs de l'économie mondiale et les nouveaux gisements de compétitivité et de profit de demain». Par ailleurs, le Haut-Commissaire au Plan a indiqué que le modèle de développement économique marocain est appelé à connaître une nouvelle dynamique nourrie par d'ambitieux programmes d'investissement dans les secteurs qui contribuent à la promotion d'une économie verte, à savoir l'énergie, l'environnement et les ressources naturelles. Pour sa part, le président du Conseil présidentiel coréen de la vision et du futur, Seung-Jun Kwak, a mis en exergue les similitudes entre la situation géopolitique de la Corée, entourée notamment par le Japon et la Chine, et celle du Maroc avec l'Union européenne (UE), notant que cette réalité fait que les deux pays sont considérés comme des «petites économies ouvertes». De son côté, M. Akhannouch a mis l'accent sur la nécessité d'adopter une stratégie en mesure de concilier une augmentation significative de la productivité agricole à l'échelle internationale avec l'utilisation de méthodes écologiques afin d'en assurer la durabilité. Cette stratégie permettra ainsi d'assurer la sécurité alimentaire d'une population mondiale de 9 milliards à l'horizon 2050. Le ministre de l'agriculture a également insisté sur l'importance de définir un cadre d'action intégrant les objectifs d'efficience économique et d'intégrité de l'environnement, et qui portera sur plusieurs mesures, dont la réhabilitation des sols, la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles, l'adoption d'une utilisation raisonnée de l'eau et des intrants. Dans ce cadre, le ministre a fait allusion au programme national d'économie en eau d'irrigation qui permettra d'économiser jusqu'à 2 milliards de mètres cubes par an. L'intervention de M.Bakkoury s'est centrée sur les énergies renouvelables. Il a ainsi passé en revue les principales réalisations de l'agence en mentionnant la station solaire de Ouarzazate dont les travaux de construction débuteront fin 2012.