L'Enrongate a mis en avant l'opacité qui caractérise les pratiques comptables des entreprises américaines. Les sociétés cotées sont appelées à plus de transparence. La faillite du courtier américain jette la suspicion sur la comptabilité de toutes les sociétés cotées. Les entreprises vont du coup appliquer les règles comptables les plus rigoureuses. Quitte à diminuer les profits publiés. Des comptes truqués, des bilans opaques, des risques cachés. Voilà ce que chaque actionnaire redoute, depuis qu'a éclaté, aux Etats-Unis, le scandale Enron. La faillite du courtier en énergie a révélé une malversation financière d'une ampleur insoupçonnée. Cette affaire jette la suspicion sur la comptabilité de toutes les sociétés cotées, en particulier les groupes technologiques, de médias et de télécommunications, au bilan souvent complexe et fragile. Faut-il considérer cette défiance comme un accès de mauvais humeur de la Bourse ? Sans doute pas. Après des années euphoriques, la publication des comptes 2001 risque d'être une heure de vérité. Poussées par les commissaires aux comptes, qui jouent leur réputation, aiguillonnées par les analystes, les entreprises vont clôturer les comptes annuels 2001 avec la plus grande rigueur. Mais attention ! Il ne faut pas en déduire que les rapports annuels antérieurs étaient mensongers et les dirigeants malhonnêtes. Les entreprises vont tout bonnement devoir faire preuve d'une plus grande transparence, en veillant à ne pas abuser d'astuces comptables diverses, comme le hors bilan. Les groupes cotés vont également passer en revue les survaleurs, qui se sont accumulées dans les bilans. Avec la chute des cours de Bourse, beaucoup d'actifs apparaissent surévalués. Cela concerne au premier chef les groupes de télécommunications et de médias. Ce grand nettoyage de printemps va avoir des effets spectaculaires: il va minorer les résultats nets et donc les fonds propres et détériorer le ratio d'endettement. Pas de panique! La solidité financière se mesure avant tout par la couverture des frais financiers par la capacité d'autofinancement, même si le fameux gearing reste une référence. Bref, l'investisseur doit analyser les résultats 2001 avec quelques notions comptables et avec sans-froid.