Les scandales relatifs aux gros comptes ont bouleversé les cours des marchés financiers. Même si les hommes politiques s'en mêlent, les investisseurs baignent toujours dans la méfiance. Il fallait s'y attendre. Les remous engendrés par les scandales des grands comptes ont enclenché des incidences dans les «centres» névralgiques des finances. Jeudi dernier, grand tumulte sur les principales places internationales. Les marchés boursiers affichaient des cours des plus bas. L'explication se trouve dans l'ébranlement de la confiance des investisseurs. Les comptes des sociétés cotées ne répondent plus aux normes légales en vigueur. De plus, la transparence que devrait faire respecter les autorités gouvernementales a prouvé ses limites. Mercredi dernier, Wall Street, la première place financière a enregistré une chute de 3,11% à 8.813,50 points, soit son niveau le plus bas depuis la fin septembre, alors que l'indice composite du Nasdaq a cédé 2,54%, tombant à son plus bas niveau depuis plus de cinq ans. Le lendemain, les places financières européenne et asiatiques ont encaissé les ondes de cette chute. Les observateurs ont remarqué que les creux atteints rappellent ceux du mois de novembre 1998. Les pertes ont toutefois diminué en fin de matinée. Les causes sont réellement politiques. Le discours du Président Bush, la veille, n'a pas totalement donné les résultats escomptés. En effet, l'option qui se dirige vers «plus de réglementation» a laissé de marbre les démocrates. Pour qui «le ton dur du Président cache en fait l'absence de mesures concrètes pour lutter contre la corruption dans le monde des affaires». Les institutionnels de la bourse américaine n'ont pas suivi la démarche initiée par Bush. Le trouble s'est maintenu à cause de l'implication du vice-président, Dick Cheney, qui malgré, son démenti, reste pris à partie dans les malversations comptables et l'enquête que connaît la compagnie de téléphone américaine Qwest. Selon les investisseurs américains, la sérénité devient urgente. Chez d'autres comme à la banque ABN AMRO, les analystes expliquent que «le sentiment des investisseurs a été heurté par l'annonce mercredi d'une enquête pénale chez l'opérateur de télécommunications américain Qwest». Sur les autres places financières internationales vers le coup de 10 du matin, la tendance était la même partout. C'est le cas aussi sur le vieux continent, Londres perdait 1,78%, le DJ Euro Stoxx 50 1,45%. Ce dernier indice regroupe l'ensemble des bourses de la zone euro. Par ailleurs, la chute généralisée continuait. «C'est la psychologie qui mène tout», expliquait Jean-Noël Vieille, directeur de la recherche du courtier Aurel Leven. «Paris baisse un peu plus que Francfort ou Londres car le poids des valeurs technologiques y est plus important qu'ailleurs». Pour leur part, les bourses asiatiques ont également reçu les ondes. Le Nikkei, indice de la bourse de Tokyo a chuté de 1,89%. En dépit, comme le soulignent les analystes «d'achats dynamiques de la part des fonds de pensions». La place de Séoul a elle aussi marqué une forte chute, de 3,75%, même si les entreprises coréennes affichent de bons résultats financiers. A la clôture, Hong Kong, le marché a perdu 1,1%, et le Hang Seng a atteint 2,1%. Le marché des changes, notamment l'euro, a quant à lui également baissé. Il enregistre 0,9855 dollar contre 0,9892 dollar affiché mercredi au soir. La suspicion des investisseurs continuera à troubler les cours boursiers.