L'utilisation du perchloroéthylène (PCE) dans les pressings revient sur le devant de la scène. Le Centre antipoison du Maroc (CAPM) vient d'émettre une alerte sur l'usage de ce produit utilisé pour le nettoyage à sec. Ce solvant liquide, volatil et incolore est dangereux. En cas d'utilisation inappropriée, l'exposition à ce produit peut provoquer des irritations muqueuses et cutanées, des signes neurologiques (céphalées, convulsions, vertige, désorientation), et des signes digestifs (nausées, vomissements, diarrhées). Selon le CAPM, une irritation du tractus respiratoire est possible avec risque d'œdème pulmonaire. La manipulation de ce produit peut aussi être responsable d'atteinte hépatique, rénale et cardiaque. Plus grave encore, ce solvant est classé par le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC) comme cancérogène probable. Il figure sur la liste des cancérogènes du groupe 2A du CIRC, qui inclut les substances probablement cancérigènes pour l'Homme. L'effet cancérigène de ce produit a été confirmé par des experts de l'Union européenne suite à une évaluation approfondie, fondée sur des études toxicologiques et épidémiologiques. Quant à savoir si ce solvant est effectivement utilisé dans nos pressings, une enquête effectuée par le CAPM a révélé que les pressings de nettoyage à sec ont recours à ce produit. Si la France a décidé que les machines fonctionnant avec ce produit et âgées de plus de 15 ans seront interdites dès 2014, au Maroc aucune mesure n'a été prise par les autorités. La situation est davantage alarmante en l'absence d'une législation des installations des pressings au Maroc. Le CAPM interpelle les autorités pour évaluer le danger potentiel du PCE sur la santé. A l'instar de ce qui a été statué au niveau international, le CAPM demande d'interdire l'utilisation de ce produit dans les pressings et exige que les travailleurs qui sont en contact direct avec ce solvant soient informés du risque majeur et des répercussions de son utilisation. Le principal risque réside dans le fait que ces personnes pourraient être exposées chaque jour à un danger grave et imminent en inhalant ce produit sans le savoir. Rappelons qu'en France l'utilisation du PCE avait créé la polémique suite au décès d'une septuagénaire. La victime, qui vivait au-dessus d'un pressing à Nice, est morte à cause de l'inhalation de ce produit. L'autopsie avait trouvé du perchloroéthylène dans tous ses organes.