Tirée à quatre épingles, elle rentre dans cette agence de location de voitures installée à Casablanca. Sa beauté, son charme et son élégance attirent et retiennent l'attention des trois employés de l'agence. Comme un paon, elle avance vers l'un des employés qui se croit le plus chanceux puisqu'il va servir cette beauté. Il l'invite à s'asseoir, ce qu'elle fait alors que ses lèvres esquissent un très joli sourire complice. Elle lui explique qu'elle a besoin d'une voiture pour une durée de six jours. Elle choisit la marque, et remet à l'employé un chèque portant la totalité de la somme due ainsi qu'une photocopie de la Carte d'identité nationale. Elle prend les clés et quitte l'agence accompagnée de son «serviteur» qui se fait un plaisir de lui montrer la voiture. Elle le quitte après avoir pris possession de la voiture, s'installe devant le volant et démarre. Depuis, elle n'a plus donné signe de vie. Les six jours se sont écoulés et rien, l'agence est incapable de retrouver et récupérer la voiture. Une plainte a été déposée par le responsable de l'agence. Il y brosse un signalement descriptif de la belle femme aux éléments de la police judiciaire de Hay Hassani. Seulement, aucun des trois employés n'est arrivé à voir ses yeux, car elle portait des lunettes. Une enquête a été déclenchée par les enquêteurs de la PJ de Hay Hassani. Par le même modus operandi, la jeune femme est arrivée à disparaître avec d'autres voitures qu'elle avait louées à d'autres agences de location installées notamment à Casablanca, Marrakech, Rabat et El Jadida. Les investigations policières s'intensifient. Ce n'est que quelques semaines plus tard que les limiers de Hay Hassani arrivent à épingler une belle jeune femme, âgée de trente-huit ans et célibataire. Soumise aux interrogatoires, elle se met à table et avoue faire partie d'une bande composée de dix personnes. Elle précise lors de l'interrogatoire que c'est elle qui se chargeait de louer les voitures en usant de faux papiers et ensuite les conduire jusqu'à un garage situé au quartier El Oulfa, à Casablanca. Une personne l'accueille et se charge d'acheminer les voitures vers Nador et Oujda pour les vendre à des contrebandiers et des trafiquants de drogue. Elle a ajouté aux enquêteurs qu'elle a réussi à s'approprier une vingtaine de voitures qu'elle n'a jamais restituées à leurs propriétaires. Lors de la perquisition effectuée dans le garage du quartier El Oulfa, les enquêteurs ont saisi onze motos que la bande avait obtenues frauduleusement avec de faux papiers contre une somme de cinq cent mille dirhams. Deux autres membres de cette bande ont été arrêtés. Les autres sont activement recherchés.