Lamia Boumehdi est une jeune footballeuse marocaine bourrée de talent. Mais le niveau de la compétition féminine tarde à décoller sur le plan local. La seule issue reste de tenter d'intégrer le monde du professionnalisme au-delà des frontières. Portrait. Depuis des années déjà la junte féminine marocaine s'est adonnée au football à l'instar du reste des pays du monde. Une nouvelle génération de jeunes filles marocaines a émergé suite au décollage qu'a connu le football national vers le milieu des années 80. Mais la compétition demeure timide sur le plan interne et n'évolue que lentement. A part quelques rares rencontres disputées par la sélection nationale féminine on n'entend pratiquement pas parler du football féminin et des clubs qui exercent dans des championnats régionaux. Parmi les clubs de football féminin on dénote le TAS, le WAC, Bernoussi, Siham, Chabab Atlas Khénifra de foot féminin, Tadla et Inate Berrechid, dont fait partie Lamiae Boumehdi l'enfant prodige des Lionnes de l'Atlas. Née en 1983 à Berrechid, Lamiae s'est attachée au ballon rond dès son très jeune âge. Elle se mêlait souvent aux garçons de son quartier et participait dans les matchs que ces derniers se livraient. Depuis 1996, elle tape dans le ballon sous les couleurs de «Inate Berrechid». Une fois l'âge de 15 ans atteint, Lamia Boumehdi est appelée pour faire partie de la sélection de la Ligue de la Chaouia. A partir de ce moment, les portes de la sélection nationale furent ouvertes. C'est ainsi que Lamia fera partie des Lionnes de l'Atlas qui avaient participé à la Coupe d'Afrique en Afrique du sud en 2000, où l'équipe nationale allait être éliminée dès le premier tour. Mais une fois de retour au pays, c'est comme si la compétition se tassait. Il faut dire qu'il y a plusieurs raisons derrière cette impression, à commencer par l'état déplorable du niveau du championnat masculin et la situation financière très critique que vivent la majorité des clubs marocains. Un état de choses décourageant pour une jeune fille passionnée de football. Ce qui va pousser Lamia à penser sérieusement à une carrière professionnelle. «Je constate avec amertume que l'évolution du football féminin va prendre beaucoup de temps, c'est-à -dire à très long terme. D'ici là, je ne serai plus assez jeune pour prétendre à une carrière sur le plan local. J'ai décidé donc de tenter ma chance en Europe», avoue Lamiae. Un rêve qui semble irréalisable pour une fille qui vit au Maroc. Loin s'en faut pour dissuader l'attaquante de Berrechid. D'ailleurs, l'été dernier, elle est allée en France et s'est entraînée avec l'équipe féminine du Paris Saint-Germain où elle a laissé une bonne impression. Malheureusement, c'était une période de vacances les bureaux des responsables étaient fermés et les dirigeants ainsi que la présidence, n'étaient pas disponibles. Lamia envisage y retourner dans l'avenir. En 2002, la sélection féminine marocaine avait participé à un tournoi des footballeuses de moins de 19 ans en Egypte. Les Lionnes l'ont remporté avec brio laissant un agréable souvenir dans les esprits des observateurs qui avaient assisté à ce tournoi. Elles avaient battu l'Egypte et l'Algérie. Pour des joueuses qui ne s'entraînent que trois fois par semaine avec leurs clubs dans le meilleur des cas, le résultat est plus que probant. Cette belle prestation sera derrière l'invitation de six éléments de cette sélection il y a quelques semaines seulement par les responsables du football émirati à travers la FRMF pour faire partie d'une sélection de footballeuses arabes qui allaient affronter l'équipe professionnelle féminine de Chelsea. Les femmes arabes ont démontré à l'issue de cette rencontre qu'elles n'avaient rien à envier à leurs homologues européennes puisque le résultat fut de deux buts partout. Lamia Boumehdi, titulaire lors de ce match a enregistré l'un des deux buts. Actuellement, nos Lionnes et avec elles Lamia se préparent pour les prochaines éliminatoires de Coupe d'Afrique bien motivées par le formidable résultat des Lions de l'Atlas lors de la CAN 2004 qui vient d'avoir lieu en Tunisie.