Le contrat-programme de mise à niveau du football marocain a été signé mardi 7 juin à Rabat entre le gouvernement, les collectivités locales et la FRMF. S'étendant sur quatre années, il vise à rehausser la qualité de notre football. La contribution étatique s'élève à 280 millions de dirhams. C'est officiel, le football marocain entre dans l'ère du professionnalisme. La saison 2005-2006 sera le début d'une pratique footballistique professionnelle. C'est l'annonce qui a été faite mardi 7 juin à Rabat à l'occasion de la signature d'un contrat-programme entre le gouvernement, les collectivités locales et la Fédération royale marocaine de football (FRMF), ayant pour objectif d'entamer la mise à niveau du football national. En vertu de cet accord, d'une durée de quatre ans, le gouvernement contribuera au financement du projet par une enveloppe budgétaire de 280 millions de dirhams, alors que les collectivités locales auront la charge de la restructuration et de la refonte des stades. Le Premier ministre qui a présidé cette cérémonie a mis en exergue l'engagement de son gouvernement pour le « développement et la promotion du sport national, eu égard à son rôle vital dans l'encadrement de la jeunesse, et vu les potentialités humaines dont regorge le Royaume dans ce domaine et qui ont réussi, grâce à la sollicitude royale accordée au sport et aux sportifs, à réaliser de grandes performances qui ont contribué à la promotion de l'image de marque du Maroc dans les grandes manifestations internationales». Sept actions sont au programme. La première concerne la formation des jeunes, «un axe important dans le programme d'action de l'instance fédérale», a tenu à signaler son secrétaire général, Ahmed Ammor. Il s'agit de la création de 15 Centres de formation entièrement pris en charge par la fédération et qui seront équipés en pelouses artificielles. Près de 300 talents y seront formés suivant un système de formation/enseignement. Ces mêmes centres pourront également encadrer des entraîneurs et des arbitres. La seconde action a trait à la gestion des clubs nationaux qui devront désormais respecter un cahier de charges. Leurs relations avec les joueurs, les entraîneurs et les différents partenaires devront s'appuyer sur des contrats en bonne et due forme. Il en résultera ainsi une réforme des compétitions qui s'achemineront vers un système de professionnalisme. Dans cette optique, la saison 2005-2006 amorcera ce changement. Les footballs amateur, de ligues, féminin et de salle seront également concernés. Pour aider les clubs du GNF à réussir cette évolution, le cadre réglementaire de la pratique sportive en général et footballistique en particulier changera. C'est ainsi que les fameuses sociétés sportives, anonymes ou d'économie mixte, verront le jour pour remplacer les associations à but non lucratif que sont actuellement les clubs sportifs au Maroc. Mais le volet infrastructure demeure le plus important de cet accord-cadre. En effet, une grosse partie de la somme allouée par le gouvernement ira à la construction de nouveaux stades. A ce sujet, Driss Jettou a tenu à préciser que les trois stades qui figuraient dans l'infructueux dossier de candidature du Maroc pour abriter la Coupe du monde 2010, ceux de Marrakech, Tanger et Agadir, et dont les travaux ont commencé l'année dernière, seront prêts à temps, c'est-à-dire vers la fin de l'année 2007. Pour ce qui est des infrastructures existantes, ce sont les collectivités locales, partenaire incontestable de ce programme de développement de la pratique footballistique nationale, qui auront la charge de les entretenir et de les mettre à niveau au profit des clubs de leur juridiction. Plusieurs mesures d'accompagnement sont ainsi prévues notamment le lancement d'études pour définir le profil du dirigeant, de l'entraîneur et de l'adhérent. D'autres actions se rapportant à l'amélioration de la communication externe figurent au programme. Pour ce qui est du volet financier, aux 280 millions de dirhams réservés par le gouvernement, s'ajoutera une somme presque identique qui sera allouée par la fédération. Le budget de cette dernière, GNF compris, qui s'est élevé en 2004 à 62 millions de dirhams, passera à 113 millions pour 2005. Pour l'année 2006, le budget fédéral passera à 145 millions. Les responsables du ballon rond tablent sur une hausse considérable des recettes de sponsoring, notamment celles de l'équipe nationale. Chose qui, signalons-le n'est pas une chose aisée puisque ces objectifs dépendent étroitement des résultats des Lions de l'Atlas dans les compétitions internationales, Coupe du monde et CAN essentiellement. Cet après-midi-là, faut-il le rappeler, l'assistance avait entre les mains un projet qui a été élaboré il y a de cela cinq années et qui a élu domicile dans les tiroirs de la FRMF pour ne pas en bouger. Ce ne sont que les dernières prouesses des poulains de Baddou Zaki en Tunisie, lors de la dernière Coupe africainequi ont activé ce processus de professionnalisation tant demandé mais qui tardait à venir. Les bases de ce grand chantier sont désormais posées. Il ne reste plus que de mener le navire à bon port.