Ahmed Ammor, secrétaire général de la FRMF et démissionnaire de la Commission de mise à niveau du football, pense que l'application du contrat-programme est urgente, si l'on tient vraiment au professionnalisme de ce sport national. Entretien. ALM : Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous désengager du dossier de la mise à niveau du football national ? Ahmed Ammor : La Fédération royale marocaine de football a élaboré un programme de mise à niveau du football national. Cela fait des années qu'on y travaille en concertation avec l'ensemble des clubs et des composantes du football national. Ce programme a été validé par le Bureau fédéral, il y a trois ans à peu près, puis présenté au conseil consultatif avant d'être envoyé au gouvernement et plus précisément au ministère de la Jeunesse et des Sports de l'époque. Il s'agit d'un document de référence, fruit du travail de l'instance fédérale qui a été concrétisé, en juin dernier, à travers la signature d'un contrat-programme entre les deux parties précitées et les collectivités locales. En vertu de ce contrat, d'une durée de quatre ans, le gouvernement contribuera au financement du projet par une enveloppe budgétaire de 280 millions de dirhams, alors que les collectivités locales auront la charge de la restructuration et de la refonte des stades. La fédération, elle, s'est engagée à créer 15 centres de formation. Ils seront entièrement pris en charge par la FRMF et seront équipés de pelouses artificielles. La seconde action a trait à la gestion des clubs nationaux qui devront désormais respecter un cahier de charges. Leurs relations avec les joueurs, les entraîneurs et les différents partenaires devront s'appuyer sur des contrats en bonne et due forme. Il en résultera ainsi une réforme des compétitions qui s'achemineront vers un système de professionnalisme. À ce stade, on doit passer à l'application du contrat-programme sans perdre de temps. Malheureusement, certains clubs refusent d'appliquer ce programme. Personnellement, j'ai préféré leur céder la place. S'ils s'estiment mieux placés pour gérer ce dossier, qu'ils le fassent, mais qu'ils assument leur responsabilité en cas d'échec. Quelles ont été les raisons évoquées par les dirigeants de ces clubs ? Je ne veux pas polémiquer avec ces clubs. En démissionnant, mon but n'était pas d'entrer dans une polémique stérile qui ne ferait pas avancer la pratique footballistique dans notre pays. Je voudrais uniquement mettre tous les acteurs devant leurs responsabilités. Certains clubs ont exigé une période transitoire avant de passer au professionnalisme. Qu'en pensez-vous ? Le contrat-programme est le résultat de tout un processus de concertation, à la fois avec les clubs, la fédération, le gouvernement et les divers acteurs. La question qui se pose aujourd'hui concerne l'application de ce programme. Ni plus, ni moins. Si ces gens s'estiment capables de mener à bien la mise à niveau du football marocain qu'ils s'en chargent. Tant mieux. Moi, je tire ma révérence et qu'on ne dit pas que j'étais derrière le blocage de ce programme. D'après-vous, le programme de professionnalisation du football risque-t-il de tomber à l'eau ? Je tiens à clarifier certains points. Actuellement, on a tout pour réussir ce challenge qui est la professionnalisation du football marocain. Cela fait des années qu'on entend parler de professionnalisme, mais sans qu'il y ait du concret. Maintenant, on a l'argent pour superviser les centres de formation qui seront équipés en pelouses artificielles. On a tout un programme bien ficelé. Et donc on devrait démarrer cette année. Des primes qui seront données aux six premiers clubs sont également prévues dans ce contrat-programme. Ce n'est pas en arrivant à ce stade que l'on doit faire marche arrière. D'ailleurs, ce ne serait pas possible dans la mesure où le contrat est déjà signé.