Pour le secrétaire général de la Fédération royale marocaine de football, Ahmed Ammor, le contrat-programme est le fruit de larges concertations entre toutes les instances chargées de la chose footballistique au Maroc. Son objectif est de répondre à toutes les attentes. ALM : Quelle est votre appréciation du contrat-programme relatif au développement du football au Maroc. Et pensez-vous que la somme allouée par le Gouvernement est à même de répondre à tous les besoins de cette discipline? Ahmed Ammor : Ce qu'il faut noter, c'est que la participation de l'Etat fait partie d'un montant global dans lequel participe également la Fédération royale marocaine de football. Aussi, nous allons passer d'une enveloppe de 64 millions DH par année, profitant à la fédération et au Groupement national de football à pratiquement le double de cette somme. L'apport de l'Etat représentera 55 millions DH par an, le reste devant être débloqué par la fédération. Il importe de préciser que sur le total de la participation annuelle de l'Etat, 20 millions de DH seront destinés à la création et l'entretien des centres de formation qui verront le jour, et ils seront à terme au nombre de 15. Autres 16 millions DH seront destinés à l'entretien des terrains. Quelque 19 autres iront au financement des équipes nationales. La fédération, elle, se consacrera au renforcement et à la mise en place de structures et de financement au profit des clubs, qu'ils soient ceux de l'élite, des amateurs et de clubs féminins, ainsi que les arbitres. Pensez-vous que le football marocain est prêt pour une telle mise à niveau ? Oser affirmer le contraire revient à nier toute l'histoire footballistique de notre pays et à insulter toutes les ambitions nourries depuis plusieurs années déjà pour un football professionnel qui serait à la hauteur du public marocain. Non seulement le football national est prêt pour une telle mise niveau, mais celle-ci s'impose avec urgence. La matière première, qui n'est autre que le talent de nos joueurs, et la volonté tant politique que celle des acteurs de la chose footballistique au Maroc, est bel et bien là. D'autant qu'il ne faut pas oublier tout le rôle que joue le football dans l'encadrement de la jeunesse et dans l'amélioration de l'image du pays. Ce qu'il faut, c'est lancer les projets de mise à niveau et corriger les écarts au fur et à mesure. Une telle démarche suppose que les clubs suivent ? Quelles sont dans ce sens les principales réformes que devront connaître ces derniers ? Tout d'abord, il y a toute l'organisation des clubs qui devra s'adapter aux nouvelles donnes. Ces derniers devrons ainsi répondre à un cahier de charges qui stipule, notamment, la mise en place de contrats en bonne et due forme tant avec les joueurs qu'avec les entraîneurs. Cela marquera une rupture avec les pratiques actuelles, faites de beaucoup de précarité et de décisions hâtives, pour projeter équipes et entraîneurs dans une démarche durable. Les financements des clubs seront également assainis dans la mesure où ceux-ci devront mettre en place des plans comptables avec des commissaires aux comptes. Sur cet aspect financier, les clubs les plus performants se verront octroyer des primes. Ainsi, et à titre d'exemple, les équipes les mieux classées dans le championnat, et en plus des montants minimums auxquels tous les clubs sont éligibles, seront récompensées en fonction des résultats obtenus. Qu'en est-il du volet formation. Quelle place occupe-t-il dans le contrat-programme ? Le travail sur les centres de formation s'inscrit dans la droite ligne de cet élément important de tout projet de professionnalisation du football. Leur création débutera dès cette année. Il sera procédé à la création d'une moyenne de 5 centres par année et qui seront financés par la fédération, tant en matière de mise de place et de de construction qu'en matière d'entretien et de fonctionnement. Ces centres seront mis à la disposition des clubs, qui seront ainsi allégés du poids financier relatif à ce volet, et des joueurs. L'objectif n'est autre que de rehausser la qualité des joueurs marocains. A terme, ces centres seront au nombre de 18 et devront profiter à une moyenne de 300 joueurs. Inscrits dans le cadre de la formule sport-étude, leur fonctionnement combine aussi bien la formation de professionnels de football que l'enseignement. Les joueurs en formation seront logés, nourris, éduqués et formés dans ces centres. A quand donc une refonte des statuts protégeant joueurs, entraîneurs et arbitres ? Les nouveaux statuts sont d'ores et déjà prêts et ils devront entrer en application dès l'année prochaine, qui sera celle du pré-professionnalisme. Ces statuts, qui définissent clairement les droits et obligations de chacune des catégories précitées, mettront définitivement fin au climat d'amateurisme qui a régné jusque-là. Que répondez-vous aux critiques disant que cette mise à niveau ne répond nullement au besoins réels de clubs, dans la mesure où elle est dictée d'en haut ? Une telle affirmation est tout simplement fausse pour la simple raison que, fruit de plus de deux années de travail et de concertations, le contrat-programme a impliqué toutes les instances chargées du football au Maroc, avant, pendant et après son élaboration. Une commission a été créée au sein de la fédération il y a quelque temps déjà et elle a eu à amender, corriger et valider les projets inclus dans cette mise à niveau. Que ce soit pour les entraîneurs, le Bureau fédéral et les autres acteurs dans cette discipline, tous ont participé à cet effort. Un effort qui répond à toutes les attentes.