Samedi, le chef de la diplomatie allemande s'inquiétait d'une nouvelle flambée de violences qui a coûté la vie à huit Palestiniens et à deux Israéliens. La paix, reléguée au second plan, devient de plus en plus incertaine. Deux adolescents israéliens ont été tués et trente autres personnes blessées -dont six grièvement- par un kamikaze qui s'est donné la mort en faisant exploser une charge samedi soir devant la pizzeria d'un centre commercial de la colonie juive de Karnei Shomron, dans le Nord de la Cisjordanie. L'auteur de l'attaque - Sadek Abdel-Hafez, un mécanicien de 20 ans originaire du village de Kalkilya – appartenait au groupe radical du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Pointant à nouveau du doigt Yasser Arafat en parlant de «campagne terroriste lancée par Arafat en collusion avec les groupes terroristes palestiniens» (Avi Pazner, porte-parole du gouvernement israélien), l'Etat hébreu a riposté quelques heures plus tard. Ses avions et hélicoptères ont alors tiré des missiles contre des bâtiments administratifs palestiniens de Naplouse. Dimanche, des chars, jeeps et bulldozers israéliens ont aussi lancé une incursion dans la nord de la bande de Ghaza, et occupé une hauteur à l'Est du camp de réfugiés de Jabaliya. Qualifié de riposte aux attaques de l'armée israélienne, l'attentat suicide faisait suite à la mort de trois Palestiniens lors d'une incursion de Tsahal dans le camp de réfugiés d'Al-Boureij (Centre de la bande de Ghaza), durant la matinée de samedi. Dans la ville autonome de Jénine, au Nord de la Cisjordanie, quatre Palestiniens ont aussi été tués par l'explosion d'une voiture. Parmi eux figurait un membre du Hamas, Nazih Abou Assabaa, qui pourrait avoir été la cible d'une opération de liquidation. Durant cette même journée, des membres de cette organisation avaient quant à eux tiré une roquette Qassam 1 sur une base de l'armée israélienne, dans le nord de la bande de Ghaza, et une autre de type Qassam 2 sur un kibboutz israélien. Reléguées au second plan par cette nouvelle flambée de violences, les tractations pour la paix se déroulaient pourtant du côté de Ramallah et du Caire. De sa rencontre avec Yasser Arafat, le chef de la diplomatie allemande Joschka Fischer a ainsi déclaré samedi que «la situation est très, très grave» et ne fait «qu'empirer». «Nous ne voyons qu'une solution. La violence et la terreur doivent cesser, tout le monde s'entend pour dire qu'il n'y a pas d'alternative à la paix. Vivre ensemble dans deux Etats, il faut y travailler maintenant et la première étape est un cessez-le-feu immédiat », a-t-il ajouté avant de réaffirmer que le président palestinien demeurait un interlocuteur pour l'Union européenne. Quant au directeur de la CIA, George Tenet, il s'est pour sa part entretenu ce même samedi avec le président égyptien Hosni Moubarak, au Caire. Des discussion qui ont notamment porté sur le plan de cessez-le-feu israélo-palestinien – le plan Tenet - élaboré en juin dernier et resté depuis lettre morte.