Onze Palestiniens ont été tués en Cisjordanie entre samedi et dimanche lors d'une nouvelle flambée de violences. Un chef politique du Hamas, Hassan Youssef, a été arrêté près de Ramallah, alors que les Européens présentaient leur nouveau plan de paix pour la région. Dans le secteur d'Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, quatre ouvriers Palestiniens originaires du village de Chouyouk ont trouvé la mort dimanche près d'une implantation juive. Selon des témoins, ces hommes, tous âgés d'une vingtaine d'années, rentraient chez eux après avoir travaillé dans une carrière durant la nuit, quand ils sont tombés dans une embuscade tendue par les soldats israéliens. Un porte-parole de l'armée a d'ailleurs indiqué que ses soldats avaient dressé cette embuscade «après des informations sur une tentative d'infiltration et d'attaque contre (la colonie de) Kyriat Arba». «Les quatre Palestiniens ont été tués. Du matériel de sabotage et des armes ont été retrouvés près de leurs corps», a-t-il ajouté dimanche. Durant cette même matinée, un autre Palestinien a par ailleurs été tué lors de violents échanges de tirs avec des soldats israéliens dans le camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie. L'armée israélienne aurait pénétré en force dans le camp avec des dizaines de chars, transporteurs de troupes blindés et jeeps, selon des témoins. Samedi soir, cinq Palestiniens avaient été tués et dix autres blessés lors d'un raid d'hélicoptères israéliens dans le nord de la Cisjordanie. Rafaat Daraghmeh, 26 ans, chef pour la localité de Toubas des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa et membre du service de renseignement militaire palestinien, a été tué par des missiles tirés sur sa voiture. Un raid qui a aussi coûté la vie à deux enfants Bahira Daraghmeh, 6 ans, et son cousin, Oussama Daraghmeh, 10 ans. Deux adolescents qui se trouvaient eux aussi à proximité du véhicule ont également été tués dans cette attaque justifiée par les forces israéliennes comme «faisant partie de la lutte contre les infrastructures terroristes». L'armée qui a dans le même temps déclaré regretter la mort d'«innocents». Le négociateur palestinien Saëb Erakat a pour sa part qualifié l'opération de «crime», estimant que ces «tueries ne manqueraient pas de porter atteinte aux efforts internationaux pour relancer le processus de paix». Ce raid avait d'ailleurs été suivi de l'arrestation d'un chef politique du Hamas, Hassan Youssef, près de Ramallah. Durant la même soirée, dans la colonie de Har Brakha, près de Naplouse, un Palestinien avait pour sa part blessé un couple d'Israéliens avant d'être abattu par un soldat, lors d'une attaque revendiquée par le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Dans un appel téléphonique, un interlocuteur anonyme se réclamant du FPLP a précisé que l'assaut avait été mené par Youssef Attala, 20 ans, membre des brigades Abou Ali Moustapha, nom du chef du mouvement tué il y a un an dans une opération israélienne à Ramallah. Ces violences, qui portent à près de 2.500 le nombre de tués depuis le début de l'Intifada il y a 23 mois, sont intervenues alors que les Quinze discutaient d'un nouveau plan de paix au Proche-Orient. Initiative présentée samedi à Elseneur (nord de Copenhague) par le ministre danois des Affaires étrangères à ses homologues européens, et que les Palestiniens ont déjà qualifiée de «positive». Le ministre palestinien de la Coopération internationale Nabil Chaath a toutefois souhaité dimanche qu'elle soit appuyée par une force internationale pour «mettre fin à l'occupation israélienne». M. Chaath a précisé que les Palestiniens allaient transmettre cette idée au chef de la diplomatie danoise, Per Stig Moeller, attendu ce lundi en Arabie Saoudite, mardi en Egypte et mercredi en Israël et dans les territoires palestiniens.