Après son étape de Laayoune, la délégation du Parlement Européen en visite au Maroc a rencontré jeudi à Rabat, plusieurs membres du gouvernement dans le cadre de sa mission d'information dans la région. Les membres de la délégation, représentant l'ensemble des courants politiques au sein du Parlement européen, ont ainsi eu des entretiens avec le Premier ministre, Abderrahman Youssoufi, le secrétaire d'Etat aux affaires étrangères et à la Coopération, Taieb Fassi Fihri, le ministre de l'Intérieur Driss Jettou. Les membres de la délégation ont également eu une séance de travail à la chambre des représentants avec le groupe chargé des relations avec le Parlement européen. M. Abderrahman Youssoufi a salué cette initiative qui constitue une opportunité pour passer en revue les développements que connaît le Maroc sur les plans politique, social et économique et expliquer d'une manière exhaustive les positions du Royaume sur plusieurs questions, notamment la question de son intégrité territoriale. La rencontre des députés européens avec M. Driss Jettou a permis de brosser un tableau des infrastructures et réalisations socio-économiques (ports, aéroports, routes, écoles, hôpitaux) que les provinces sahariennes ont connues depuis leur retour à la mère patrie et leurs répercussions bénéfiques sur le niveau de vie des citoyens, grâce au développement chez eux d'un esprit d'entreprenariat via des facilités et mesures d'encouragement et d'incitation à l'investissement et à la promotion des petites et moyennes entreprises. Dans le chapitre des droits de l'homme, M. Jettou a rappelé les importantes avancées réalisées par le Maroc, attirant l'attention des responsables européens sur les violations des droits de l'homme et les atteintes à la dignité et à la personne humaine, perpétrées quotidiennement contre les citoyens marocains séquestrés à Tindouf. Un communiqué du ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération a placé les entretiens de M. Taieb Fassi Fihri avec les membres de la délégation dans le cadre du dialogue traditionnel et fécond entre le Maroc et ses différentes institutions d'une part, et le Parlement Européen d'autre part. Ce fut aussi l'occasion pour le secrétaire d'Etat de rappeler un certain nombre de vérités historiques et de constats objectifs qui ont marqué l'évolution de la question nationale ainsi que les conclusions tirées par la communauté internationale et les Nations Unies en particulier sur l'inapplicabilité du plan de règlement pour lequel le Maroc s'est engagé avec détermination et volonté de coopération. M. Fassi Fihri a réitéré la position du Maroc qui a « marqué sa pleine disponibilité à s'engager dans un processus de négociations dans le cadre de sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale » et regrette avec grande peine que les autres parties n'aient pas fait autant « fermant ainsi la porte à une possibilité réelle et concrète de trouver une solution rapide et définitive à cette question qui entrave naturellement la normalisation de nos rapports avec l'Algérie sœur, et partant la construction maghrébine sur des bases saines, crédibles et prometteuses ». le secrétaire d'Etat a également saisi cette occasion pour rappeler la situation inacceptable du cas des 1362 marocains toujours détenus sur le sol algérien en contradiction flagrante avec les dispositions pertinentes du droit humanitaire international et précise que cette question ne pouvait continuer à faire l'objet d'une exploitation médiatique et politique des adversaires de l'intégrité territoriale du Maroc. Enfin, dans l'enceinte du Par-lement, les députés européens ont tenu une séance de travail avec le groupe chargé des relations avec le parlement européen au sein de la chambre des représentants. Députés marocains et européens ont notamment évoqué laz contribution de l'Eu-rope, le plan humanitaire, au règlement de la question des prisonniers marocains dans les camps de Tindouf, en Algérie, le renforcement des droits de l'homme au Maroc, le retrait du Royaume de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et les décisions de plusieurs pays de retirer leur reconnaissance de la prétendue « RASD ».