Les Lions de l'Atlas ont fêté dignement leur qualification en finale de la CAN mercredi dernier à Sousse. De nombreux joueurs n'ont pas refoulé leurs cris de joie suite à un aussi grand exploit. Cris de joie, accolades, embrassades et félicitations. Vous avez deviné, l'ambiance est à la fête dans les vestiaires du stade olympique de Sousse après la qualification des Lions de l'Atlas en finale de la Coupe d'Afrique des nations 2004. C'est que l'exploit est grand pour cette jeune formation qui a déjoué tous les pronostics pour damner le pion aux plus redoutables équipes africaines. Aigles, Fennecs ou encore Ecureuils sont accrochés sur le tableau de chasse des Lions qui sont venus de leur Atlas pour briller sur la scène footbalistique continentale. La joie de ces Lions était égale à la grandeur de leur exploit. «C'est fou ce qu'on peut se sentir léger après une telle victoire, et ce malgré une heure et demie d'effort physique soutenu», a déclaré Youssef Hajji, élu meilleur joueur de la partie. Dans cette atmosphère de liesse, un jeune footballeur n'a pas pu contenir sa joie. Il s'agit du Bordelais Marouane Chemmakh. Depuis le début de la compétition, une seule phrase revenait souvent sur ses lèvres : «personne n'y croyait, sauf nous», qu'il répétait à haute voix dans les couloirs de la résidence de l'équipe nationale, à table lors des repas, avec ses co-équipiers lors de leurs entraînements depuis la très belle victoire contre les Super Eagles nigérians au premier tour. Marouane&co y croyaient. Ils y sont donc arrivés, et tenaient à le faire savoir à tout le monde. Quelques heures après la fin des demi-finales, l'hôtel Thalassa, lieu de résidence des Lions de l'Atlas à Monastir, est devenu l'arène sur laquelle ils fêtent leur qualification. Douchés et beaucoup plus décontractés, ils se retrouvaient par petits groupes à discuter de choses et d'autres et à recevoir de nombreux coups de fil de félicitation de la part de parents et d'amis, qui n'ont pas pu se déplacer en Tunisie pour fêter leurs héros. D'autres, plus chanceux, ont eu droit à la visite de leurs proches. L'auteur du doublé, Youssef Mokhtari, dont le frère se trouve à Monastir depuis le début de la compétition, a été surpris par la visite de trois de ses meilleurs amis, venus spécialement d'Allemagne pour soutenir et féliciter leur Lion favori. Nabil Baha, qui a signé le dernier des quatre buts marocains dans la lucarne des Aigles maliens, a eu pour sa part droit à la visite de trois amis également, venus de France cette fois-ci, et qui ont dû attendre plus d'une heure devant le portail de l'hôtel avant de pouvoir embrasser leur ami d'enfance. Le grand mage Badou Zaki avait, tout au long de cette soirée, le sourire aux lèvres. Accordant une multitude d'interviews et de déclarations aux médias mondiaux qui l'ont pris d'assaut dès le coup de sifflet final de l'arbitre. La primeur était bien évidemment pour les spectateurs marocains qui ont suivi en direct les déclarations du coach national sur les deux chaînes de télévision nationale. Ce direct a tellement duré qu'il était impossible pour l'ancien ballon d'or marocain de se rendre à la conférence de presse d'après le match pour répondre aux questions des journalistes marocains et maliens, mais aussi des représentants de la presse internationale qui couvre la CAN. Ces derniers ne se sont pas sentis vaincus pour autant, voulant coûte que coûte obtenir une déclaration de celui qui a mené le Maroc en finale de la CAN. A 12h30 heures locales, l'après-victoire battait son plein. Plusieurs étaient ceux qui flânaient dans le hall de l'établissement hôtelier. Certains se sont attardés dans le restaurant qui leur est réservé discutant par petits groupes et savourant ensemble la saveur d'une victoire tant méritée, en plus que celle d'un bon plat bien cuisiné. Jaouad Zaïri, grippé et qui a suivi la rencontre de sa chambre d'hôtel, a même pris la peine de venir les féliciter et partager leur joie. Enveloppé dans un vêtement chaud, les yeux rouges et enfiévré par la grippe, il souriait et répondait à ses amis et co-équipiers qui demandaient de ses nouvelles. Serait-il au rendez-vous samedi après-midi? «Je l'espère», était sa seule réponse.