Nous sommes à Casablanca, Samir se tient les bras croisés dans le box des accusés de la salle n° 5 à la Chambre criminelle près la Cour d'appel. Nous sommes à Casablanca, Samir se tient les bras croisés dans le box des accusés de la salle n° 5 à la Chambre criminelle près la Cour d'appel. Dans l'attente d'être interrogé par le président, il se tient silencieux, tout en balayant du regard le long perchoir où se tiennent les trois magistrats, le représentant du ministère public et le greffier. Samir est un jeune de vingt-huit ans qui a tourné le dos aux études depuis l'école primaire. Ses parents ont ensuite essayé de l'orienter vers l'apprentissage d'un métier. Mais en vain, Samir a opté pour la farniente. Ne rien faire, à l'instar des autres «Ouled Derb», du quartier Moulay Rachid. Juste s'adonner à la drogue et apprendre d'autres mauvaises habitudes. À défaut d'argent, il a commencé à opérer de petits larcins. Pas loin de son quartier, il s'est mis à agresser des victimes. C'est ainsi qu'il a été facilement identifié quand certaines de ses victimes avaient déposé plainte contre lui. Il a été arrêté et condamné à trois mois de prison ferme pour vol simple. C'était son premier séjour en prison. Il y a appris beaucoup sur les choses de la vie, il en est ressorti très agressif, comme s'il en voulait à toute la société, surtout à ses victimes qui étaient la cause de sa première peine d'emprisonnement. La deuxième fois il a été arrêté pour complicité au vol qualifié, ce qui lui a coûté une peine d'emprisonnement ferme d'un an doublée d'une amende de mille dirhams. Et les expériences criminelles se suivent et s'accumulaient au point qu'à vingt-huit ans, Samir a déjà fait l'objet de quatre peines d'emprisonnement. Et le voilà qui se tient pour la cinquième fois devant la justice et s'apprête à répondre aux questions de la Cour à propos du meurtre qu'il aurait commis sur son ami et complice. Bref, il est poursuivi pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans avoir l'intention de la donner. Il a avoué son crime devant la Cour, tout en répétant qu'il n'avait aucunement l'intention de tuer Saïd, âgé de trente-et-un ans, repris de justice également. Il explique: «Nous avons réalisé deux opérations sur deux victimes au quartier Moulay Rachid». Le butin ainsi gagné était de mille deux cents dirhams, deux téléphones portables, une chaînette, un bracelet en or et une montre. D'habitude, Samir gardait la grande part du butin, puisqu'il était le chef. Mais, la dernière fois, Saïd lui a demandé de partager le butin en deux parts égales, Samir a refusé le partage. Et c'était la bagarre, il a brandi un couteau et en a donné deux coups à son ami qui est passé de vie à trépas. Verdict : 15 ans de réclusion criminelle.