Cet homme qui se tient dans le box des accusés est quadragénaire. Ses voisins qui viennent assister à son procès à la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca ont du mal à croire que Khaled, ce père de famille, ait commis un crime aussi odieux. Cet homme qui se tient dans le box des accusés est quadragénaire. Ses voisins qui viennent assister à son procès à la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca ont du mal à croire que Khaled, ce père de famille, ait commis un crime aussi odieux. «Tu es poursuivi pour homicide volontaire d'un enfant et recel de cadavre», lui rappelle le président de la Cour qui feuillette le dossier ouvert devant ses yeux. Khaled garde le silence comme s'il cherchait la réponse. Mais, enfin, il s'est disculpé : «Non, je ne l'ai pas tué, M. le président». Certes, devant les enquêteurs de la gendarmerie royale, il avait également nié avoir tué Mohamed, âgé de onze ans. D'abord, il n'a été arrêté que difficilement puisque l'enquête avait duré presque une semaine avant de l'identifier et le mettre en cause. Au départ, c'était un enfant, Mohamed, qui a disparu. Quelques jours plus tard, son corps, en décomposition avancée, a été découvert découpé en deux morceaux, renfermés dans deux sachets en plastique et jetés à la belle étoile dans un terrain vague loin de la région de Médiouna. En effet, les investigations ont révélé que Mohamed était en compagnie de ses camarades de l'école. Ils jouaient et bavardaient. Tout d'un coup, ils ont décidé d'aller vers un champ où ils avaient l'habitude de chiper des pois chiches. Seulement, le propriétaire, Khaled, qui les a surpris cette fois, a décidé de se venger d'eux. Armé d'un bâton, il a couru derrière eux. Chacun des écoliers a emprunté un chemin différent de l'autre. Mais, ils sont tous retournés chez eux, à l'exception de Mohamed qui n'a plus donné signe de vie. L'enquête a permis de savoir que Mohamed était tombé par terre au point qu'il a été grièvement blessé. Khaled qui le pourchassait avec ses camarades l'a évacué vers un dépôt. Et il a essayé de le soigner. Malheureusement, l'enfant est passé de vie à trépas. La situation est devenue plus compliquée. Que devait-il faire ? Il a découpé le cadavre en deux parties, les a mises dans deux sachets en plastique et enterrés dans le dépôt. Une fois qu'il a appris que les limiers enquêtaient sur la disparition de Mohamed, il a décidé de se débarrasser du cadavre et de mettre le feu au dépôt afin de détruire les traces du crime. Cependant, les enquêteurs y ont découvert des vers. Verdict : vingt ans de réclusion criminelle.