Les Lions de l'Atlas, héroïques, se sont qualifiés pour les demi-finales de la Coupe d'Afrique des nations 2004 après avoir battu les Algériens (3-1). Compte-rendu d'un match à rebondissement durant lequel les Marocains avaient la rage de vaincre. Tout le monde attendait avec appréhension ce quart de finale de la Coupe d'Afrique des nations qui a mis aux prises le Maroc et l'Algérie au stade Taïb Mhiri de Sfax. Les Tunisiens d'abord, Comité d'organisation de la CAN (COCAN) et autorités locales confondues. Les Algériens, ensuite, qui, conscients de leur statut d'outsider depuis le début de la compétition, savaient que les Lions de l'Atlas, auteurs d'un bien meilleur parcours lors du premier tour, seraient difficiles à surprendre. Et les Marocains, enfin, qui se devaient de remporter la victoire, pour accéder au carré d'or, malgré la présence d'un public chauffé à blanc, très nombreux, tant sur les gradins qu'à l'extérieur du stade. «Nous étions conscients que ce quart de finale serait très difficile. Dimanche, nous n'avons pas joué contre 11 joueurs, mais contre plusieurs milliers de fans qui n'ont cessé de pousser leur équipe vers un exploit que finalement nous, nous avons réussi», a déclaré le sélectionneur national Baddou Zaki après le match. Rabah Saâdane, son homologue algérien, malgré ses déclarations mettant en évidence la supériorité du team marocain, avait les larmes aux yeux en rejoignant les vestiaires, en compagnie de ses joueurs, très déçus. La première mi-temps n'a pas été à la hauteur des espérances des 17.000 spectateurs algériens et du millier de Marocains présents au stade sfaxien, même si ces deux parties s'attendaient à un début de match très tactique où il n'y aurait pas de place pour le spectacle. Durant ces 45 premières minutes, les occasions marocaines, pas très nombreuses d'ailleurs, n'ont pas abouti. «Nous avons suivi le parcours des Algériens depuis le début de la compétition et nous en avions déduit qu'ils étaient très forts en contre-attaque. Nous étions donc dans l'obligation de nous montrer très méfiants pour ne pas tomber dans ce piège », explique Baddou Zaki. Ce n'est qu'en début de seconde mi-temps que les Marocains surtout ont pu se créer de nombreuses occasions, par le biais de Chemmakh (52ème), El Karkouri (60ème) et Zaïri (69ème). Les Fennecs, connus pour leur ruse, procédaient alors par des contres qui ont sérieusement inquiété le keeper marocain Khalid Fouhami. A la 84ème minute, l'Algérien Abdelmalek Cherrad, a même réussi à battre ce dernier inscrivant le premier et unique but algérien. Le même scénario que contre l'Egypte s'est répété. Un but marqué à quelques minutes de la fin de la rencontre est synonyme d'un poison mortel injecté dans les veines de n'importe quelle équipe. Les Algériens ont alors cru qu'ils s'étaient réservés une place dans le carré d'or de la Coupe d'Afrique des nations. Les milliers de spectateurs qui se trouvaient dans l'enceinte du stade Taïb Mhiri ont donné libre cours à leur joie. Leurs clameurs pouvaient s'entendre à plusieurs kilomètres à la ronde. Mais un certain Merouane Chemmakh, jeune attaquant d'à peine vingt ans, que les défenseurs des Fennecs ont muselé tout au long de la partie, a réussi à lui seul à faire taire tout ce beau monde. Son but inscrit à la 94ème minute de jeu, les arrêts de jeu de cette partie étant de cinq minutes, a fait l'effet d'une douche froide sur les joueurs, les supporters, les journalistes et les officiels algériens qui se voyaient déjà au Stade olympique de Sousse, où est programmée la deuxième demi-finale de la compétition contre le Mali. «Je vous mentirais si je vous disais que je n'ai pas du tout été influencé par le public, venu en masse encourager son équipe. Mais heureusement, nous n'avons pas perdu confiance en nos capacités et nous avons réussi à égaliser à quelques secondes de la fin du temps réglementaire», a déclaré Chemmakh après cette partie fabuleuse. Les deux équipes devaient alors avoir recours aux prolongations, durant lesquels, les deux changements de Zaki, insérant Moha Yaacoubi à la place d'Abdelkrim Kaïssi et Youssef Hajji au lieu de Talal El Karkouri, au cours de la deuxième mi-temps, ont donné un nouveau souffle à l'équipe marocaine. Cette dernière, plus fraîche physiquement, a réussi à inscrire les deux buts de la victoire lors de la deuxième prolongation. Une victoire qui lui ouvre grandement les portes des demi-finales qu'elle jouera mercredi à Sousse contre le Mali, un autre gros morceau.