Suite à la publication d'un article, dans notre édition du 6 février, intitulé : «Les grands peintres déçoivent à Rabat», nous prenons acte, de bonne foi, de la mise au point suivante, que nous soumettons, avec plaisir, à l'appréciation de nos fidèles lecteurs des pages «Culture et Médias ». La philosophie de ce service est de promouvoir de manière sereine, généreuse et responsable toutes les cultures de notre pays. Ces pages, animées par Aziz Daki, ne devraient être ni un lieu de règlements de comptes, ni un espace d'ostracisme artistique, ni un « porte-parole caché » de quelque pseudo centre de pouvoir culturel que ce soit. Nous veillerons, à chaque fois qu'un dérapage nous est signalé, à réparer le préjudice subi, conformément à la déontologie de notre métier et à l'éthique qui doit marquer la vie culturelle. La Rédaction Monsieur, J'ai le regret de me plaindre auprès de vous concernant l'article paru dans votre journal « Aujourd'hui le Maroc» N° 572 à la page culture intitulé : «les grands peintres déçoivent à Rabat » et dont l'auteur ; Aziz Daki, s'est acharné aveuglement sur le sujet, sans même saisir de quoi il traite, et s'est permis de tenir des propos scandaleux et abjects sans même prendre le temps de voir, de demander et de s'instruire en la matière. Il s'est autorisé de condamner et lancer des jugements sur cet événement culturel, non seulement sans le moindre fondement réel et objectif mais encore qui relèvent d'un pur abêtissement et aveugle soumission à l'opinion d'une autre personne, incapable de prendre sur soi une opinion assumable. Alors qu'un journaliste, digne de ce nom, doit donner l'exemple d'une liberté d'observation et d'opinions et non jouer le rôle du pauvre scribe des avies d'un autre, et faire du journalisme un terrain de règlement de compte, et bafouer, par là, tous les principes d'honneur de la liberté de presse. Et dans un temps où notre pays manque de critiques dans le domaine de l'art, il ne reste au public amateur qu'a se fier à la chronique culturelle qui se doit de prendre sur elle les charges de diffusion informative et ouverture critique avec beaucoup de lucidité et surtout du respect et j'insiste sur ce dernier. Je tient à vous signaler mot par mot ce que l'auteur de cet article a soutenu sans rien saisir. Déjà l'écrit commence par une note sarcastique sur les peintres marocains, avec une analogie métaphorique fort déplacée, pour conclure que ces peintres ne possèdent que des « attraits avachis, fatigués, harassés, de petits truc sans nerfs, ni surprise. Des choses qui volent très bas. » On n'aimerait savoir sur quoi notre journaliste s'est basé pour tirer pareilles conclusions, lui qui ignore ce que peut être l'estampe et quel regard devrait-t-on déporter sur elle, ce regard différent de celui tourné vers la peinture ? A préciser qu'une critique saine et féconde n'est pas une simple affaire de goût –bien que le goût se cultive, et traduit la connaissance et la culture de celui qu'il le tient- mais sur un savoir profond des critères historiques, esthétique et technique de la matière. Pour l'instruire un peu, puisqu'il n'a même pas daigné venir en personne s'informer, nous avons pris sur nous de lui adresser un textes sur la position de l'Estampe qui l'explique amplement, en cas de manque de documentation, ainsi qu'un texte sur l'expérience du travaille des œuvres à l'Atelier d'estampe qui montre les rouages de cette pratique, puisqu'il n'a pas assisté même pour un bref moment à ce travail. Et ce afin de dissiper toute brume devant son regard, qu'il n'a même pas pris la peine de lire, s'entêtant à exposer et prendre pour son propre opinions l'avis tel quel du peintre Fouad Bellamine ; « la meilleur pièce de l'exposition est celle de Mohamed Bennani, j'aime beaucoup » en la formulant ainsi: « qu'à l'exception de quatre ou cinq dont Mohamed Bennani qui a réalisé une magnifique gravure, les autres feront grimacer le spectateur. ». Encore, on ne juge pas une estampe comme en juge une peinture chacune obéissant à des critères différents. Comment alors peut on dire de cette première « Mais tout de Même ! Il reste bien dans une gravure un peu du grand art de l'artiste. » ? La gravure ou l'estampe n'est pas moindre que la peinture pour qu'il y soit question de « reste » ou de « peu ». Comment peut-il juger que les peintres « n'ont pas pris au sérieux cet exercice. Ils n'ont pas mis du cœur à l'ouvrage.»? Était-t-il seulement là qu'on les peintre travaillaient à l'Atelier ? Les a-t-il seulement vu à l'ouvrage dont il s'amuse, lui, à bafouer sans la moindre conscience ? Comment peut-t-il tirer jugement de leurs implication dans le travail de l'oeuvre alors qu'il n'a pris que quelque minute pour en discuter au téléphone, et encore, et pour lancer quelque regard, sans voir, rapide et aveugle sur l'exposition ? Pourquoi faire puisqu'il suffit de téléphoner à un peintre et en tirer tout le jugement! Lorsque il s'interroge, quant à la longue durée du travail au sein de l'atelier, « Que s'est-il passé alors ? Difficile de le savoir. » n'est-ce pas sans devoir justement de le chercher, chercher à s'instruire et être là pour observer ce que les peintres ont fait et comment, pour dire avec fondement et lucidité les opinions qu'il à et non tirer des conclusions hâtives, superficielles, et ignorantes. Cette interrogation sème un doute dangereux ; les peintres venaient à l'atelier d'estampe pour en jouer, alors, pour passer le temps, enfin, pour se distraire. Qu'a-t-il vu ou su pour nier leur implication d'un simple regard rapide. De cet engagement qui a fait venir des peintres de loin, de ce travail qui se tenait depuis les premières heures du matin et ne s'achève qu'après de longs jours d'essai, de tentatives et de labeur inlassable, que sait-t-il de tout cela ? Cette manifestation comporte un caractère premier, il s'agit la des premières lithographies au Maroc, ne devrions-nous pas saluer ce pas et cette volonté qui ouvre un horizon de plus dans le champ pictural dans notre pays ? Plutôt notre journaliste préfère disposer autrement de ce fait ; « Toujours est-il que même si des lithos sont réalisées pour la première fois au Maroc, elles ne poussent pas à l'indulgence. » affirme-t-il. Les premier lithos au Maroc ne demandent pas qu'on soit indulgent ou pas mais demande à être bien regarder, cherche à enrichir le domaine artistique au Maroc à ouvrir une voie jusque là inexploitée, à donner connaissance aussi d'une pratique méconnue de chez-nous. Heureusement que les premières peintures au Maroc n'ont pas reçu cette même réticence, sinon il n'y aurait peut être jamais eut de peinture au Maroc. Je tiens à démentir ce que l'auteur de l'article à déclamer en étant mes propre dit « Asmae Bennani défend cette manifestation, estimant qu'il existe 50% d'œuvres valables. » Mon avis s'est porté sur l'expérience du travail de l'estampe dans sa globalité et sa pluralité il n'était en aucun cas question d'œuvres valables ou pas, car dans cet événement l'expérience et la découverte des techniques de l'estampe importent le plus, nom pas que le résultat de ce travail d'expérimentation n'est pas important, non vraiment, mais puisque c'est une première, la lumière été projeté le plus sur cet initiation et cet investissement de l'estampe dans la création picturale par nos artistes peintres. Et en guise de mot de fin ce journaliste use d'une expression non seulement désagréable et ignorante mais surtout absurde ; « les moins complaisants, les pressés de goûter à l'art diront qu'il s'agit d'une vielle femme qui n'est même pas bonne. » Les pressés ne goûtent jamais à l'art, l'art ne se révèle pas d'un rapide coup d'œil ou d'une connaissance hâtive et superficielle. Finalement, qu'est ce que cet article apporte au lecteur ? Une critique stérile ignorante superficielle et méchante, alors qu'un article de culture est plutôt sensé orienter le lecteur, sensé être lucide respectable et respectueux du sujet des personnes qu'il traite. • Asmae Bennani Atelier Lahkim Bennani Rabat le 7 Février 2004