La majorité tient à justifier ce retard par la nécessité d'assu-rer une bonne préparation de ce document. Selon un membre du gouvernement, «ce n'est que lundi dernier que la première mouture du pro-jet de la déclara-tion a été remise à l'ensemble des ministres». Contrairement à ce qui était prévu, la déclaration gouvernementale n'est pas encore prête. C'est ce qui explique le report du Conseil de gouvernement qui devait se tenir ce jeudi. La déclaration devant expliciter les grandes lignes directrices de l'action gouvernementale pour les cinq prochaines années est toujours en cours de finalisation. La majorité gouvernementale tient à justifier ce retard par la nécessité d'assurer une bonne préparation de ce document. Selon un membre du gouvernement, «ce n'est que lundi dernier que la première mouture du projet de la déclaration a été remise à l'ensemble des ministres et nous avons actuellement trente réponses qui doivent être prises en considération. Nous avons également les observations des différents secteurs. Par la suite, le projet devra être présenté à M. Benkirane avant d'être approuvé par le Conseil de gouvernement». «Il faudra mettre tout cela en harmonie. Cela devra prendre un peu plus de temps», indique notre interlocuteur qui a préféré garder l'anonymat. Selon la même source, le prochain Conseil de gouvernement devra être tenu probablement en début de la semaine prochaine pour valider la déclaration gouvernementale. Un argument qui ne convainc pas les partis de l'opposition. L'USFP, qui affûte déjà ses armes pour mener une vie dure à l'équipe de Benkirane, estime qu'il s'agit d'une attitude qui ne fait qu'entraver le bon fonctionnement des institutions. «Après plus d'un mois et demi, nous avons toujours des institutions qui sont dans l'expectative. On a aujourd'hui un Parlement qui n'assure ni sa mission de contrôle ni sa mission de législation. Ceci pose réellement un problème au sujet de la bonne application des dispositions de la nouvelle Constitution», explique Driss Lachgar, député USFP. «Tout au long du processus de formation du gouvernement, les quatre alliés nous disaient qu'ils étaient très en avance en matière de préparation de la déclaration gouvernementale. Qu'on vient aujourd'hui nous dire qu'il y a un retard est pratiquement incompréhensible. Ce retard risque d'impacter le bon fonctionnement des institutions», ajoute le député ittihadi. Surtout, c'est le souci de ne rien laisser au hasard qui anime le gouvernement, selon notre interlocuteur de l'équipe de Benkirane. «La déclaration gouvernementale est un document qui nous engage pour les cinq prochaines années. La préparation de ce document devra prendre le temps qu'il faut. Nous n'allons pas revenir, à la dernière minute, pour dire qu'on a raté tel ou tel élément», ajoute la même source. «Il s'agit en premier lieu de la gestion des affaires des citoyens, il ne faut rien laisser au hasard», explique-t-il. A noter que selon les premiers détails qui filtrent, la déclaration gouvernementale comprend cinq principaux axes, à savoir l'identité nationale, le volet social, l'économie, la bonne gouvernance et la politique extérieure.