L'intérêt des réseaux sociaux n'est pas à remettre en cause. Il est nécessaire de savoir dompter cet outil, de le maîtriser et de l'utiliser pour ce qu'il est un instrument et non un maître à penser. Quand il est dur d'avancer ce sont les durs qui avancent… L'Europe, le «monde arabe» semblent tout particulièrement touchés par un chamboulement qui paraît vouloir jouer aux dominos et qui s'accompagne de son lot de sang, de larmes, de pertes de repères, de ruines politiques, morales... Faut-il alors parler d'exception marocaine... faisons dans la modestie et disons que nous menons plutôt bien notre barque dans cette mer démontée, où aucun pays ne sait réellement de quoi sera fait le lendemain. Alors bien sûr pour avoir la vision la plus réaliste des choses, c'est sur le terrain qu'il faut être ! Si l'on se cantonne sur Facebook ou Twitter il est clair que l'on deviendra très vite neurasthéniques, agoraphobes, voire totalement mégalos. L'intérêt des réseaux sociaux n'est pas à remettre en cause, bien entendu, mais il est impérativement nécessaire de savoir dompter cet outil, de le maîtriser et de l'utiliser pour ce qu'il est, c'est-à-dire un instrument et non un maître à penser. Le risque est grand pour certains de devenir à ce point dépendants et intoxiqués qu'ils finissent par tout voir, tout croire, tout penser avec, pour et par la Toile et finissent par se persuader qu'Internet est la vraie vie. Facebook mais en vérité surtout Twitter sont devenus des «scènes» où les politologues, les savants, les chercheurs… sortent comme champignons après la pluie ! Chacun détenant LA vérité, chacun ayant une sentence sans appel à prononcer et où l'avis d'un quidam devient soudain parole sacrée...Si vous ne l'avez déjà fait allez voir et je vous parie qu'en aucun cas vous ne reconnaîtrez le Maroc qui y est décrit, comme étant le pays dans lequel vous vivez, au quotidien...Et pour cause il n'y est question que d'un Maroc fantasmé et vu «d'une bulle». D'ailleurs il faut dire que nombre de vérités qui nous y sont assénées n'acceptent même pas la contradiction ! Dieu merci, s'y expriment cependant des blogueurs, des groupes, des «engagés» qui savent raison garder et font un travail d'accompag-nement, d'information ou de vigilance remarquable… C'est pourtant sur le terrain, au contact, là où il n'y a ni anonymat, ni pseudos, ni profils pour faire écran et où seuls la volonté, le respect, la franchise et le courage de «se coltiner» à la réalité prouvent la valeur de l'engagement, que nos concitoyens nous attendent ! Oui, ce sont les durs qui avancent…et croyez-moi cela est autrement plus difficile que de discourir à longueur de post. Une nouvelle Constitution, un nouveau gouvernement, une nouvelle opposition, des citoyens qui espèrent, attendent… des jeunes à mobiliser, à motiver… des défis, des enjeux, des obstacles… Il faut du souffle, il faut de la passion, il faut de l'abnégation ! En écrivant ces lignes je pense à un jeune, à peine la trentenaire, que j'ai vu à l'œuvre, remarquable de dévouement, de volonté et d'ambition pour son pays, puisse-t-il devenir un «emblème», car ceux qui mettent «les mains dans le cambouis» méritent mieux que les sarcasmes et les critiques des contemplateurs ou des vainqueurs de la 25ème heure ! Au bout du compte seule comptera la question «Et vous, qu'avez-vous donc fait ?» Heureux ceux qui sauront y répondre… Des braves !