Après la qualification de leur sélection aux quarts de finale de la CAN 2004, les supporters tunisiens sont descendus dans la rue donnant libre cours à leur frénésie envers les Aigles de Carthage. Juste après le sifflet final de l'arbitre émirati Ali Bujsaim qui officiait le match Tunisie-Sénégal, une marrée humaine envahit les rues notamment à la capitale tunisienne et la ville de Sfax. Elle est composée de ceux qui suivaient la retransmission en direct du match dans leurs maisons ou dans les cafés. L'épais brouillard, fait rare en Tunisie, n'a pas empêché une foule immense de prendre d'assaut le centre-ville pour manifester sa joie. De la façon la plus spontanée, le public tunisien fêtait la qualification de son pays en demi-finales de la Coupe d'Afrique des nations 2004 de football. Les Aigles de Carthage sont venus en effet à bout d'une redoutable formation sénégalaise. L'avenue Habib Bourguiba a été envahie par des supporters criant et agitant le drapeau national tunisien. Certains carrefours de la capitale furent carrément bloqués à cause de certains groupes de jeunes fêtant la victoire contre le Sénégal. Des «convois» de voitures auréolées de drapeaux et de bannières aux couleurs de la Tunisie sillonnaient les rues à coups de klaxons ininterrompus. Pour les observateurs sur place, cette joie est justifiée puisque la Tunisie se qualifie pour la 3e fois de son histoire dans le carré final de la CAN. L'image était identique un peu plus au sud et plus exactement à Sfax. Lors du rassemblement des supporters dont la plupart étaient des jeunes, les noms des joueurs tunisiens étaient scandés pendant des heures parallèlement au chant de l'hymn national tunisien au rythme des tambours et des darboukas. L'heure était aux vivas à la gloire de la Tunisie triomphante. L'explosion de joie s'est étendue à presque toutes les villes de la Tunisie. Ce qui a poussé la police tunisienne à redoubler de vigilance. En plus de la présence de plus en plus massive des supporters algériens depuis vendredi soir, les services de police étaient obligés de dresser des barricades au centre-ville pour empêcher le passage des automobiles. C'est la joie certes, mais il ne faut pas que cela dégénère. Le lendemain c'est la presse tunisienne qui prend le relais mettant bien en valeur la qualification des Aigles de Carthage. Les journaux tunisiens ont consacré de grandes manchettes à la gloire de la sélection de football de leur pays. «Le Renouveau» voit dans la qualification du onze national une «Victoire du cran» et écrit que «le lion de la Teranga a fini par être dévoré par les Aigles de Carthage dans une soirée qui restera inoubliable et à jamais gravée dans les mémoires ». De son côté «Le Quotidien » titre en gros caractères «Formidables ». Tous les superlatifs et les adjectifs ont été sollicités à l'occasion. Le journal «Le Temps» considère que la qualification des Tunisiens est «une victoire du cœur» sous le titre bien visible de : «Héroïques». En conclusion, toute la Tunisie était mobilisée non seulement pour fêter la qualification aux quarts de finale mais pour essayer de forcer le destin et faire de cette qualification aux dépens du Sénégal un meilleur présage pour garder le trophée en Tunisie.