Kamal Lahbib affirme que le Collectif pour l'observation des élections devra observer le vote au niveau de 8.000 à 16.000 bureaux de vote. ALM : Comment se déroule concrètement l'opération de l'observation ? Kamal Lahbib : Pour les élections du 25 novembre, le Collectif a prévu quelque 3.000 observateurs, soit 75% du nombre global qui est de l'ordre de 4.000. Pour le scrutin de vendredi, nous avons décidé d'adopter une nouvelle stratégie. Nous aurons 500 observateurs fixes qui vont passer toute la journée du scrutin dans des bureaux de vote, de l'ouverture jusqu'au décompte des voix. En plus de cela, il y aura plus de 2.000 observateurs qui vont visiter les bureaux pour avoir une idée sur ce qui se passe aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de ces bureaux. Chacun des observateurs devra visiter 4 à 8 bureaux dans la journée avec impérativement d'assister à l'ouverture et au décompte des voix. En général, notre collectif devra contrôler 8.000 à 16.000 bureaux réservés au vote. En quoi consiste la tâche de l'observateur ? Les observateurs sont munis de guides et d'un questionnaire sous forme d'une grille qu'ils devront remplir. D'ailleurs ils ont subi une formation dans ce sens. Ce formulaire contient des questions fermées et des questions ouvertes et une case réservée aux commentaires. Les questions fermées concernent à titre d'exemple la disponibilité de l'urne, des listes des candidats affichés, de l'encre indélébile. Ils vérifient aussi le contrôle par les responsables du bureau de la Carte d'identité nationale et la conformité de l'isoloir aux normes internationales. Pour ce qui est des questions ouvertes, elles sont mentionnées lorsque les observateurs constatent, par exemple, qu'un candidat utilise les moyens de l'Etat pour sa campagne. Ils doivent de ce fait noter son nom, le parti auquel il est affilié, la nature des moyens de l'Etat utilisés. S'agissant de la case de commentaire, on permet à nos observateurs d'ajouter des commentaires à propos de certaines pratiques qui ne sont pas citées dans les questions fermées et ouvertes. Les fraudeurs ne manquent pas de créativité ! Avez-vous prévu un mécanisme pour le contrôle des observateurs ? Les observateurs ne travaillent pas dans le cadre de groupes mais à titre individuel. Exceptionnellement, on prévoit un groupe de deux personnes, l'un contrôle de l'intérieur du bureau et l'autre de l'extérieur. Certes, nous avons pleinement confiance dans nos observateurs, mais nous avons aussi des moyens pour contrôler la conformité des rapports établis par les observateurs. Pour ce qui est du profil, le groupe de 3.000 observateurs que nous avons prévu pour ces élections est composé d'agriculteurs, d'étudiants, de chômeurs, de médecins et de pharmaciens. Une mosaïque qui reflète la réalité de la société marocaine. Même les personnes affiliées à un parti peuvent participer à l'observation à condition qu'elles ne participent pas au vote et d'observer la neutralité. Qu'en est-il de l'observation de la campagne électorale ? Bien évidemment, nous avons 1.200 observateurs qui contrôlent la campagne et nous avons 800 observateurs qui ont contrôlé la précampagne. Le collectif a prévu également des observateurs qui sont formés pour observer la période post-électorale car des fois il se passe des choses dans le cadre de cette étape. Après tout cela, nous allons élaborer un rapport global de l'observation.