Les parents de la petite Khadija âgée à peine de 7 ans ont enregistré, encore une fois, leur désistement. La prochaine audience d'instruction est prévue pour le 27 octobre. L'audience d'instruction relative au procès de la petite Khadija, victime de maltraitance domestique, a été de nouveau reportée. La nouvelle date fixée par le tribunal de première instance d'El Jadida sera le 27 octobre. Alibi : la mise en cause n'était pas prête physiquement et psychiquement à répondre aux questions du juge. Autre nouveauté dans l'affaire, les parents de la petite bonne âgée à peine de 7 ans ont enregistré, encore une fois leur désistement. Plusieurs hypothèses expliquent l'abandon des poursuites. «Je pense que les parents ne sont pas en mesure de s'impliquer dans des déplacements de peur que le procès tarde», souligne Meriem Kamal, coordinatrice de l'association Insaf, partie civile dans cette affaire. Autre postulat: «les parents pourraient, entre-autres subir la pression de la part des familles des coupables». Si les proches de la victime ont choisi de s'éclipser au lieu de défendre la mémoire de leur petite fille qui a péri des suites de violence corporelle, Insaf, l'Association marocaine des droits humains (AMDH) ainsi que d'autres organismes membres du collectif «pour l'éradication de l'exploitation des filles mineures dans le travail domestique» ne lâcheront pas prise. « En tant que partie civile, nous continuerons notre lutte pour dénoncer ces actes de barbarie et sensibiliser l'opinion publique quant à l'importance de préserver l'enfance et la dignité des jeunes filles marocaines», souligne Mme Kamal. Une lutte qui n'est pas peine perdue, sachant que la semaine dernière, le gouvernement a approuvé le projet de texte de loi réglementant « les conditions d'emploi du personnel de maison». «On peut dire que nous avons eu gain de cause partiel car on n'est pas parvenu à une protection globale des petites filles », déclare Mme Kamal. Selon l'actrice associative, la voie vers l'éradication du travail domestique des petites filles est parsemée d'embûches. Aucun dispositif n'est régi actuellement pour pouvoir retirer ces petites filles de leurs réalités amères et les placer dans des centres d'accueil leur fournissant accompagnement et soutien nécessaires. Le travail de terrain autrement dit d'investigation est recommandé par le collectif afin de pouvoir déterminer là ou le bât blesse et essayer d'informer les familles concernées quant aux dangers de l'exploitation des filles mineures dans le travail domestique. Ledit projet de loi fixe une amende de 25.000 à 30.000 DH pour toute personne qui fait travailler un(e) employé(e) de maison âgé(e) de moins de 15 ans, ou sans l'autorisation de son tuteur s'il/elle est âgé(e) entre 15 et 18 ans. En cas de récidive, l'amende est doublée et une peine de prison de un à trois mois ou l'une de ces deux punitions.