L'examen de l'affaire de la petite bonne Khadija, décédée à la suite de sévices infligés par son employeuse, a été reporté au 20 octobre. La petite victime avait à peine 7 ans. A quand une loi pour protéger nos enfants ? L'examen de l'affaire de la petite bonne «Khadija», décédée sous les coups de son employeuse, est reportée pour le 20 octobre. «L'audience d'instruction a eu lieu hier 5 octobre. Les deux parties se sont présentées devant le juge d'instruction pour défendre les droits de chacun. Ce n'est que le début d'une longue procédure», note Meriem Kamal, coordinnatrice du collectif associatif, qui s'est porté partie civile. Lors de l'audience, les parents ont présenté l'acte de naissance de leur petite fille. Stupéfaction et douleur ! «Contrairement à ce qui a été dit auparavant, la petite fille est âgée à peine de 7 ans et non de 11 ans», s'indigne cette militante associative. Le 17 octobre prochain, trois jours avant le procès, le collectif compte organiser une journée de sensibilisation auprès des parents. L'objectif de cette action de proximité est de les dissuader d'envoyer leurs filles au travail à un âge précoce. «Nous voulons profiter du souk hebdomadaire qui aura lieu dans cette région pour sensibiliser les parents du danger qui guette leurs filles qu'ils envoient travailler comme employées domestiques. Le drame de Khadija est un exemple éloquent», souligne cette militante associative de l'association INSAF, qui mène une croisade contre l'exploitation des petites filles comme employées domestiques. Depuis 2005, l'ONG a engagé une action de proximité dans la région Marrakech, Tensift EL Haouz. «Nous allons à la rencontre des parents dont les filles sont employées comme petites bonnes. Nous leur demandons de les retirer du milieu du travail et de les intégrer à l'école. Depuis le lancement de ce programme, nous avons réussi à sauver 160 petites filles. Actuellement, elles poursuivent leurs études dans les différents établissements de la région», se félicite Meriem Kamal. La petite Khadija n'a pas eu cette chance. Elle a été battue à mort par son employeuse pour avoir «commis le crime» de ne pas laver convenablement une chemise. Des coups sur la tête, sur les jambes… aucune partie de son corps n'a été épargnée. Des voix de la société civile s'élèvent pour exiger une loi protégeant les petites bonnes et qui interdit le travail aux enfants à moins de 15 ans. Elle se fait toujours attendre. Le législateur a-t-il besoin d'autres victimes comme Khadija pour agir ?