Deux mesures validées depuis le lancement en février des 20 dispositions de la CGEM en termes d'emploi. Le patronat appelle, dans ce sens, à plus de rigueur quant à l'application du reste. «Emploi, défaite interdite» tel est l'objectif fixé par le patronat marocain pour mettre fin au chômage. Désormais, les patrons ne pardonnent plus à l'erreur en termes d'insertion professionnelle des jeunes. Compte tenu du contexte socio-économique national, les failles liées à l'employabilité des jeunes sont d'ordre structurel. Ainsi, la réflexion de base lancée, lundi 10 octobre à Casablanca, par la Commission emploi et relations sociales de la CGEM, s'attaque impérativement à la «délinquance sociale et fiscale». «Cette notion est l'un des facteurs principaux entravant le processus de lutte contre le chômage. Nos jeunes ne veulent plus être sacrifiés. En tant que patronat nous ne pouvons pas être insensibles à leurs doléances», souligne Jamal Lahrach, président de la Commission emploi et relations sociales de la CGEM. Dans le but de développer la création d'emploi au Maroc, la CGEM a formulé, en février dernier, 20 mesures visant la réduction du chômage. L'opérationnalisation se fait à une cadence plus au moins lente. «Depuis sept mois de leur lancement, seule deux mesures ont été validées par le ministère de tutelle. D'un point de vue personnel, nous devons s'intéresser de manière beaucoup plus sérieuse à cette problématique», confie à ALM M. Belahrach. À la veille des élections législatives, le patronat appelle les partis politiques à une mobilisation forte et pérenne en faveur de la jeunesse marocaine. «J'espère que les acteurs politiques inscriront en priorité la notion du chômage dans leurs programmes électoraux. Nous invitons le prochain gouvernement à œuvrer en concertation avec la CGEM pour mettre à jour les 18 mesures restantes. Nous tenons à ce que ce pacte national prenne une dimension de mobilisation beaucoup plus importante», ajoute-t-il. Pour bâtir un emploi durable, le patronat définit la responsabilité des différentes parties prenantes. La « flexicurité » est l'une des donnes importantes pour sécuriser le capital humain et flexibiliser le marché du travail. «Remédier au problème du recrutement n'est pas une question de texte, de loi ou de prime à l'emploi. C'est un problème de compétence disponible dans le marché», explique M. Belahrach. À cet effet, la mise en place rapide d'un observatoire interne à la CGEM est fort recommandée, pour que le patronat cerne ce dont il a réellement besoin en termes d'emploi. En contrepartie, l'Etat est dans l'obligation d'assumer ses fonctions régaliennes au moment où les partenaires sociaux doivent engager un dialogue social permanent et constructif afin d'assurer l'efficience de la politique marocaine de l'emploi.