Maroc-Vietnam : vers un renforcement de la coopération parlementaire    Koweït: Nizar Baraka s'entretient avec la ministre mauritanienne de l'Eau    Algérie: La libération de l'otage espagnol dévoile la faiblesse de l'appareil sécuritaire    El Guerguerat: mise en échec d'une tentative de trafic de 37 kg de cocaïne    Cannabis : Plus de 100 licences en voie de retrait par l'ANRAC pour non-respect des règles    Le Maroc a accentué sa lutte contre la migration clandestine et le trafic humain en 2024 selon des chiffres officiels    Tanger Med a traité plus de dix millions de conteneurs en 2024    HCP. Inflation maîtrisée en 2024    Reprise des vols directs entre Casablanca et Pékin : un renforcement des relations maroco-chinoises    Cap sur l'expansion et l'innovation pour les trois prochaines années    Carburants : Avec plus de 20 MMDH de CA en 2024, le jackpot continue pour les distributeurs    L'Académie Africaine des Sciences de la Santé à Dakhla, un outil de choix pour la promotion de la souveraineté sanitaire en Afrique (panel)    Crise Alger-Paris : Bruno Retailleau dénonce une relation "asymétrique" où l'Algérie "offense la France"    Ce jour-là, Nasser Bourita communiquera avec le nouveau secrétaire d'Etat américain    Affaire d'enlèvement et de libération du citoyen espagnol : Le mensonge du régime algérien... Les Don Quichotte d'un autre monde    Attaque de Tel Aviv : Le terrorisme n'a pas de nationalité    Larges manifestations étudiantes en Algérie contre un système surchargé et une réponse répressive    Xi Jinping rencontre des personnalités non membres du PCC pour célébrer le Nouvel An chinois    LDC : Le PSG s'offre un fantomatique City grâce à une belle remontada !    Conseil de sécurité : Omar Hilale met en garde contre la connivence entre le séparatisme et le terrorisme en Afrique    Migration: la coopération entre le Maroc et l'Espagne, un modèle à suivre (ministre espagnole)    Bensaid : le Pass Jeunes est un levier pour restaurer la confiance des jeunes en l'Etat    Le Roi de la vanne Laurent Baffie en spectacle au Théâtre Meydene à Marrakech    Homo entre« sapiens » et « insipiens »    Casamemoire rend hommage à la culture Amazighe    Une ancienne vidéo de Gad Elmaleh en Jellaba refait surface et fait le buzz    Rahimi s'offre un doublé face à Al Nasr    Hachim Mastour : « j'aimerais terminer mes études secondaires et éventuellement aller à l'université. »    Le ministre de la Justice présente un projet de loi pour moderniser la procédure pénale    Maroc : Mohamed Boudrika déchu de son mandat de député    Réseaux illicites : Les forces de l'ordre mènent des perquisitions à Al Hoceima et à Marrakech    Le rappeur Maes arrêté au Maroc pour enlèvement et séquestration    La SNRT et le Qatari Es'hailSat concluent un partenariat stratégique pour la diffusion satellite dans la région MENA    Températures prévues pour le jeudi 23 janvier 2025    Mohamed Sabbari s'entretient avec une délégation de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des députés italienne    Trump saison 2 : Un tournant incertain pour l'aide au développement en Afrique    FITUR-2025: Le Pavillon du Maroc, une vitrine d'excellence d'un tourisme marocain en plein essor    CAN 2025 : Le tirage au sort aura lieu au Théâtre National Mohammed V de Rabat    Arabie Saoudite : Al-Fateh dément l'arrivée de Hakim Ziyech    FICAM 2025 : Le cinéma d'animation en interaction avec le jeu vidéo à Meknès    Exposition: Fatna Gbouri, de la cambrousse aux prestigieuses collections    Visé par un mandat d'arrêt international, le rappeur Maes interpellé à Casablanca    Infrastructures ferroviaires : Des investissements de l'ordre de 96 MMDH attendus à l'horizon 2030    Adel Taarabt reste aux Émirats et demande à quitter Al-Nasr    Maroc : La police de Kénitra démantèle une plateforme numérique de prostitution    American-Moroccan man stabs four in Tel Aviv, killed by police    UEFA LDC / J7 : PSG-City, l'affiche XXL de ce soir !    DHJ: Divorce à l'amiable avec Aboub !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Mouna Hachim, cette voix qui nous tient
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 06 - 02 - 2004

Au premier essai, l'écrivain Mouna Hachim marque un grand coup. Son roman, “Les enfants de la Chaouia“, est très attachant. Il y est question de la vie d'une famille à Casablanca. La voix pure et sincère du narrateur fait avaler d'une seule traite les 244 pages du roman.
Il se lit. L'appréhension des premières lignes est vite surmontée par un livre attachant. Une histoire sans littérature, mais qui capte l'intérêt du lecteur. Le récit le tient en haleine, qu'il fasse partie de la communauté dont se réclame le narrateur ou non. D'emblée, les pages défilent les unes après les autres, sans que l'esprit du lecteur ne se surprenne à papillonner. Le principal attrait du livre de Mouna Hachim, c'est qu'il est attachant. La voix du narrateur empoigne le lecteur. De quoi s'agit-il dans le premier roman de Mouna Hachim ? L'auteur s'en explique dans l'avant-propos : “Moi, Mina, fille de cette plaine, libre et sans obstacles, je m'apprête à vous raconter des fragments de destin, banals et singuliers, de quelques enfants de la Chaouia“. Le lecteur pense d'abord que la Mina s'est urbanisée et a fait subir une évolution à son prénom : Mouna qui sent moins le foin et la terre. Ce lecteur pense qu'il est invité à entrer dans un récit autobiographique. Il renonce vite à cette impression, puisque le principal personnage féminin du bouquin s'appelle Hiba.
De la Chaouia, il en est en revanche beaucoup question dans ce roman. D'abord par le truchement d'une langue qui réserve une grande part à l'oralité. Une langue qui avance, parfois, à coups de traductions instantanées du marocain au français. Quand on demandait à la mère de Hiba le nombre de ses enfants, elle répondait : “Cinq filles dans l'œil de ton ennemi“. Les cinq filles en question feront l'objet de mille et une misères, après la mort de leur père. Leurs oncles et tantes, en plus d'improbables parents qui affichent des liens consanguins, voudront tous avoir leur part de l'héritage. Ils lorgnent tout particulièrement une villa, située au quartier d'Anfa. Des ruses sont déployées par la mère pour sauver le mobilier de la villa. Des descriptions tragicomiques, relatives à l'extrême abattement des oncles quand ils constatent l'évaporation des meubles, dispensent bien du plaisir à la lecture. D'ailleurs, le roman est organisé comme un chassé-croisé entre le temps du récit et l'introspection dans la vie du personnage de Hiba. Le récit synchronique est relatif aux tracasseries qui ont succédé à la mort du père. Le récit diachronique concerne en revanche la seule Hiba. Il y est question de ses batailles ardues pour convaincre son père de l'envoyer poursuivre ses études en France. En vain ! La mort dans l'âme, elle s'inscrit à la fac des lettres de Casa pour y étudier la littérature française : “si elle ne pouvait aller à Paris, c'était toute la France qui viendrait chez elle, et ses poètes, ses romanciers et ses penseurs“. Le récit des aventures de ce personnage à la fac et au lycée est drôle. Mouna Hachim possède de l'humour qu'elle peut élever jusqu'aux rivages du comique.
Autre mérite du roman : il est réaliste. Le lecteur marocain y reconnaîtra des scènes de sa vie quotidienne, rarement exploitées dans des livres. Les étudiants qui usent les souliers de leurs copines, en arpentant avec elles les cafés de la ville, y retrouveront des tranches de leur vie. Ceux qui ne savent pas déployer des talents de savoir-vivre, en ayant des expressions toutes faites pour répondre au quart de tour aux locutions convenues jetées lors des fêtes et des funérailles, feront leur l'embarras de Hiba.
En plus, la galerie des personnages du livre comprend un autre caractère : Brahim le cousin de Hiba. Désillusionné, il représente de nombreux jeunes qui rêvent de changer de vie, en quittant le pays. La toile de fond devant laquelle évoluent les différents personnages a pour nom Casablanca. Le narrateur aime cette ville, et cela se sent. Il l'aime avec ses particularités paysannes, sa générosité, sa grandeur qui renvoie à leur étroitesse les régionalismes étriqués.
Le livre de Mouna Hachim est sans prétention littéraire. Ceux qui y chercheront des procédés formels avant-gardistes ne les trouveront pas. Les amoureux de l'intertextualité et des références à la grande littérature seront également déçus. La manière importe peu dans ce récit où l'émotion est tout. Ceux qui cherchent en revanche une voix pure, sincère ne peuvent rester insensibles aux mots des “enfants de la Chaouia“.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.