Le Plan directeur intégré des ressources en eau du bassin de la Moulouya ambitionne de satisfaire durablement les besoins en eau de la région, tout en rationalisant l'exploitation des ressources existantes. Dans le cadre des efforts déployés dans l'Oriental pour instaurer une stratégie de gestion de l'eau à long terme, l'Agence du bassin hydraulique de la Moulouya (ABHM) a organisé, samedi, une réunion consultative avec ses différents partenaires pour exposer les résultats du Plan directeur intégré des ressources en eau du bassin de la Moulouya (PDAIRE), qui vise à assurer une continuité de l'irrigation avec un taux d'intensification satisfaisant, la réduction de l'envasement des barrages, ainsi que la préservation et la protection des ressources en eau contre la pollution et les inondations. En somme, une feuille de route pour orienter la politique de l'eau au niveau du bassin de la Moulouya sur les vingt prochaines années pour une enveloppe budgétaire de 23 milliards de dirhams. L'ABHM a profité de l'opportunité pour exposer les objectifs de ce plan consistant à satisfaire les besoins en eau potable et en eau d'exploitation agricole, industrielle et touristique. Le PDAIRE n'attend désormais que sa validation par le Conseil supérieur de l'eau et du climat. Au cours de la réunion, les différents partenaires de l'ABHM ont insisté sur l'importance de répondre aux attentes réelles de la population, par la mise en place d'un plan ambitieux et basé sur une méthode de gestion rationnelle pour se prémunir contre les aléas de la nature dans une région connue pour son déséquilibre pluviométrique. En effet, autour de la Moulouya, les apports en eau sont très irréguliers dans le temps et l'espace, et la situation risque de se dégrader sous l'effet des changements climatiques. Les intervenants se sont également penchés sur la problématique des inondations et les actions à entreprendre pour diminuer leurs effets, ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour protéger les domaines publics hydrauliques et les zones les plus sensibles, comme les lacs ou les lagunes des différentes formes de pollution. «En mettant en place un système de gestion fiable et performant, en clarifiant les responsabilités et en améliorant la concertation et le partage d'informations, le plan prévoit de revaloriser et de mieux utiliser les sources disponibles», a expliqué Mohammed Chtioui, directeur de ABHM. «Notre objectif est d'assurer une alimentation adéquate pour rehausser les rendements des réseaux de distribution, tout en veillant à économiser les ressources existantes. Ce qui passe par une meilleure gestion de l'offre avec la construction d'ouvrages de mobilisation pour permettre d'amener des volumes supplémentaires afin de satisfaire les demandes», a-t-il ajouté. Par ailleurs, la rencontre a permis aux partenaires d'affirmer que l'état actuel de la qualité des ressources en eau de surface de la Moulouya n'est pas inquiétant. Néanmoins, un programme de dépollution conséquent devrait être mis en œuvre pour éviter toute dégradation, ainsi qu'un service d'assistance technique et de contrôle du fonctionnement des stations d'épuration ne répondant pas aux normes. De même, des efforts doivent être fournis en termes de fréquence des mesures et de mise à jour plus rapide des données.