Le coup d'envoi d'une caravane sous le thème «De l'amont à l'aval de la Moulouya, ensemble pour la protection de la biodiversité aquatique» a été donné e 12 janvier à Oujda au lycée Omar Ibn Abdelaziz. Cette campagne s'inscrit dans le cadre d'un projet de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en partenariat avec l'Agence du bassin hydraulique de la Moulouya (ABHM) et financé par l'Agence espagnole de coopération internationale et le développement (AECID). Le principal objectif de la caravane est de communiquer les résultats du diagnostic sur la biodiversité aquatique dans le bassin hydraulique de la Moulouya aux différents acteurs locaux. Elle vise également à sensibiliser durablement les riverains de la Moulouya et à les responsabiliser à la préservation des ressources en eau et à la protection de la biodiversité aquatique, indique Mohammed Melhaoui, coordinateur scientifique et technique du projet UICN/ABHM. A cette occasion, des affiches et des livrets pédagogiques de sensibilisation notamment des livrets sur la faune piscicole, les plantes et mollusques aquatiques ont été distribués à l'assistance. La caravane, qualifiée de festive et scientifique, est une exposition mobile le long du bassin hydraulique de la Moulouya, d'aval en amont, depuis l'embouchure de la rivière jusqu'à ses sources dans le Moyen Atlas. En effet, elle sillonnera plusieurs villes notamment Oujda, Berkane, Nador, Taourirt, Guercif, Missour et Midelt. Cette campagne est une initiative qui s'inscrit également dans le cadre des manifestations pour célébrer l'année 2010: année internationale de la biodiversité par les Nations -nies. Le diagnostic, exposé lors de la journée de lancement de la caravane, a fait ressortir un bon nombre de problèmes et de dysfonctionnements affectant la biodiversité dans le bassin hydraulique du Moulouya. Le premier dysfonctionnement est du aux phénomènes de l'érosion, du surpâturage et de déforestation qui engendrent à terme un processus de désertification avec un impact négatif sur le cours d'eau. L'on a également noté les problèmes des aléas climatiques, des pénuries d'eau notamment par le pompage des marais et de la nappe phréatique, de la pollution due aux rejets de certaines usines. Le diagnostic soulève, d'autre part, la présence de décharges sauvages et de déchets éparpillés dans le bassin hydraulique du Moulouya, l'utilisation abusive de pesticides non homologués et une régression des stocks de poissons migrateurs. Ces dysfonctionnements, qui affectent directement la biodiversité aquatique, feront l'objet de recommandations pour le plan de gestion de la biodiversité. A noter que le projet UICN/ABHM Moulouya – Maroc a permis la mise en place d'un réseau de surveillance de la biodiversité au niveau de l'ABHM et le renforcement des capacités des membres de ce réseau par des ateliers de formation pour mieux gérer la vie dans l'eau. Il a également mis à jour une base de données qui peut être considérée comme référence pour le BHM et une valeur ajoutée pour l'enseignement secondaire et universitaire. Pour rappel, le projet coïncide avec la création d'un comité scientifique du BHM en janvier 2009 et rentre bien dans la préoccupation du plan directeur d'aménagement intégré des ressources en eau (PDAIRE) et la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) dans le bassin du Moulouya.