Un programme ambitieux visant à mieux faire connaître la biodiversité aquatique et à sensibiliser la population riveraine de la Moulouya à la sauvegarder tout en créant une structure permanente de suivi. Une trentaine de participants représentant des ONG, chercheurs universitaires ainsi que responsables locaux et régionaux ont participé, mardi, à la réunion annuelle de la commission scientifique de l'Agence du bassin hydraulique de la Moulouya (ABHM). Une rencontre annuelle pour débattre ce qui a été réalisé dans le cadre de la coopération entre l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et l'ABHM. L'objectif étant de diagnostiquer les modalités de mise en place d'un réseau de surveillance de la biodiversité aquatique. C'est un travail en amont pour remédier à la dégradation des ressources en eau dans le bassin hydraulique de la Moulouya. Un manque qui devient de plus en plus préoccupant en raison de la multiplication des sources de pollution d'origines domestique, industrielle et agricole. Ces menaces et pressions engendrent la dégradation de la qualité des ressources en eau dans un bassin hydraulique en pleine mutation. «Cela risque de compromettre le développement des secteurs aussi importants que l'agriculture ou le tourisme mais également les ressources en biodiversité surtout dans les zones humides de la Moulouya», a précisé le directeur de l'ABHM, Mohammed Chtioui. Consciente de la réalité que le bassin de la Moulouya est localisé dans une zone aride avec une sècheresse récurrente depuis deux décennies, l'ABHM a mis en place, en janvier 2009, une commission scientifique suite aux recommandations de son conseil d'administration. Une commission qui a pour mission de protéger et de sensibiliser à l'importance de la biodiversité comme source de protection environnementale. De son côté, le coordinateur du projet Mohammed Melhaoui, a mis l'accent sur l'importance du travail réalisé sur le terrain qui a permis de spécifier les priorités afin de proposer des solutions en mesure d'atténuer la dégradation de la biodiversité aquatique. Il a, à cet effet, rappelé que les résultats du diagnostic de la diversité biologique des espèces et des habitats-clés ont identifié cinq groupes taxonomiques : les poissons d'eau douce, les plantes aquatiques, les mollusques et crabes d'eau douce, ainsi que les libellules. «Ce diagnostic est le résultat de plus de 3 mois de prospection de terrain sur l'ensemble des zones humides et plans d'eau du bassin hydraulique de la Moulouya par des chercheurs locaux et l'appui d'un expert de l'UICN». Et d'ajouter que «cette approche nous a permis de spécifier les différents dysfonctionnements qu'il faudra corriger pour conserver la biodiversité aquatique et les écosystèmes de ce grand fleuve de la façade méditerranéenne d'Afrique du Nord». Aussi, un second atelier a été mis en place pour veiller à la mise en place d'un réseau de surveillance au niveau de la Moulouya. Il proposera les modalités de fonctionnement aux différents partenaires du projet et qui sont l'université Mohamed Premier, l'ONEP d'Oujda, l'ORMVAM, la direction régionale des eaux et forêts, l'Institut national de recherche agronomique, le département de l'environnement ainsi que deux ONG locales.