Les diplômés chômeurs ont empêché, par la force, des membres de la direction de l'Istiqlal, de la Jeunesse istiqlalienne et de l'UGTM d'accéder, mardi 19 juillet, au siège du parti à Rabat afin d'entamer un dialogue avec eux. Le siège du parti de l'Istiqlal à Rabat bouillonne. Les diplômés chômeurs continuent de squatter ce siège réclamant des négociations directes avec le Premier ministre Abbas El Fassi. Les quatre Coordinations regroupant les diplômés chômeurs ont refusé de dialoguer avec des responsables du parti de la Balance ayant fait le déplacement en grand nombre à Rabat pour tenter de dénouer la crise. Les diplômés chômeurs avaient investi, mercredi 13 juillet, le siège du parti, pour dénoncer ce qu'ils qualifient de lenteur en matière de mise en œuvre du décret n° 2-11-100 fixant à titre exceptionnel et transitoire les modalités de recrutement dans certains cadres et grades. Selon des sources concordantes, les diplômés chômeurs ont empêché par la force des membres de la Jeunesse istiqlalienne, de la direction de l'Istiqlal et de l'Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM) d'accéder au siège du parti, hier matin, afin d'entamer un dialogue avec eux. Selon la même source, les forces de sécurité sont intervenues vers 13 h pour empêcher des affrontements entre les jeunes de l'Istiqlal et les diplômés chômeurs. Contacté par ALM, les diplômés chômeurs, qui occupaient les bureaux des services de la Communication, se sont abstenus de commenter ces événements. L'attitude des diplômés chômeurs n'a pas du tout été au goût des responsables du parti de la Balance. «Le refus du dialogue et l'occupation illégale du siège de l'Istiqlal portent gravement atteinte aux mouvements de protestation des chômeurs qu'a toujours connus le Maroc. Nous avons toujours soutenu la cause des chômeurs mais pas de cette façon-là. Ces personnes se réclament porteurs de diplômes universitaires mais il n'en est rien dans la réalité. C'est de la bassesse. Ce sont des personnes qui cherchent autre chose mais surtout pas des emplois. Il s'agit de jeunes qui ont suivi la vague de protestation ni plus ni moins», se lamente Abdelkader Elkihel, secrétaire général de la Jeunesse istiqlalienne, dans une déclaration à ALM. M. Elkihel affirme que près de 500 membres du parti, notamment des jeunes membres de la Chabiba, ont afflué, mardi 19 juillet, au siège du parti pour tenter de trouver une issue à cette crise. «Ces diplômés chômeurs ont dépassé toutes les limites. Cela fait une semaine qu'ils ont investi le siège du parti. Leur démarche n'a plus aucun sens. Nous voulions dialoguer avec eux afin de trouver une solution. Nous leur disons que nous soutenons leur cause. Nous voulons bien que le gouvernement règle leur problème mais nous n'acceptons pas le fait qu'ils protestent de cette manière. S'ils réclament un emploi et l'amélioration des conditions de leur vie c'est bien devant le siège de la Primature qu'ils doivent protester et non pas au siège du parti de l'Istiqlal», souligne M. Elkihel. «Nous avons constaté des pratiques malsaines et contraires aux bonnes mœurs parmi les jeunes qui occupent le siège de l'Istiqlal. En plus, nous n'avons pas d'informations à propos de leur appartenance politique. Nous ne savons pas s'il s'agit de membres d'Annahj ou d'Al Adl Wal Ihssane. Mais, nous sommes certains qu'il existe parmi eux des salafistes. Il faut que cette affaire soit réglée par le dialogue, sinon on est capable de passer à autre chose», ajoute M. Elkihel. A l'heure où nous mettions sous presse, la situation au siège de l'Istiqlal n'a connu aucun développement ne donnant aucun signe d'apaisement. La tension est restée de mise. A noter qu'il ne s'agit pas de la première fois où les chômeurs investissent le siège de l'Istiqlal. Depuis sa nomination à la tête du gouvernement en 2007, M. El Fassi a dû faire face à bon nombre de mouvements de protestation de ce genre relatifs à l'emploi.