Les diplômés chômeurs ont squatté durant une journée le siège du Centre national des droits de l'homme (CNDH). Résultat des courses : le CNDH a promis de garantir un dialogue fructueux avec le gouvernement, où il sera l'intermédiaire. Les fraîchement nommés membres du Conseil national des droits de l'homme ne s'attendaient pas du tout à se faire vider de leur lieu de travail par l'Association nationale des diplômés chômeurs. Ce mardi 12 avril, quelque 2000 licenciés chômeurs ont décidé d'investir, en début d'après-midi, le local de l'ancien Conseil consultatif des droits de l'homme, et de le squatter jusqu'à l'aboutissement de leurs requêtes. Contacté par Lakome.Com, Le Secrétaire général du CNDH, qui nous avait indiqué que les chômeurs avaient perpétré des dégâts dans le siège de son institution, était ferme : « Avec des vandales, on ne saura avoir de dialogue ». Sebbar a alors appelé quelques associations des droits de l'homme à venir sur place, pour constater les dégâts et de jouer l'intermédiaire par la suite entre le CNDH et l'ANDCM. « Notre association a refusé d'y aller. S'ils veulent négocier avec les diplômés chômeurs, qu'ils le fassent directement. Ils ont leurs représentants » a déclaré à Lakome.com Samira Kinani, membre du Bureau Central de l'AMDH. Quatre autres organisations des droits de l'homme ont accepté d'y aller, mais sans constater de dégâts. Vers 22h, un rassemblement des chômeurs a eu lieu dans le parking du CNDH. « Camarades, nous avons obtenu la promesse de créer une commission interministérielle qui sera notre interlocuteur. Notre première réunion se tiendra jeudi 14 avril. Nous allons quitter les lieux » cria un membre du Bureau exécutif de l'Association des chômeurs. Dans une déclaration à Lakome.com, celui-ci a affirmé que le CNDH s'est engagé de garantir des résultats après ces négociations. « Mais on connaît bien leurs méthodes, ça va encore traîner. Mais nous ne perdons pas notre temps non plus, et on ne fera pas trêve. ». En attendant le jeudi 14 avril, l'Association n'arrêtera pas ses activités subversives. Les licenciés chômeurs ont décidé de mener des actions de blocages de circulation dans plusieurs endroits de la capitale Rabat. En quittant les lieux, les 2000 manifestants ont défilé sur près de deux kilomètes jusqu'au siège de l'UMT (l'Union marocaine du travail), scandant des slogans pour leur droit à l'emploi.