Selon une étude présentée, mardi 28 juin à Rabat, par le cabinet BFive, le crédit à la consommation a réalisé une croissance depuis l'an 2000 pour s'établir à 9% actuellement. «Le taux de pénétration du crédit à la consommation a cru de manière significative en passant de 5,8% en 2000 à 9% aujourd'hui». C'est ce qui ressort des premiers résultats de l'étude relative au crédit à la consommation réalisée par le cabinet Bfive Consulting. Selon Tarik Sekkat, consultant de ce cabinet, qui a présenté, mardi 28 juin, ces résultats dans le cadre d'un workshop organisé par le Conseil de la concurrence à Rabat, cette augmentation est due à la consommation des ménages et des revenus, ainsi qu'à l'offre de crédit développée. En effet, le crédit à la consommation constitue la deuxième composante de l'endettement des ménages. Ainsi, après avoir atteint 40% en 2000, cet endettement s'est établi à 33% aujourd'hui. Selon M. Sekkat, le marché du crédit à la consommation est également marqué par la présence accrue des banques. Par rapport à d'autres pays européens, le Maroc a réalisé une moyenne de 8% au niveau du crédit à la consommation. «Cette situation a été rendue possible grâce à la bancarisation des ménages et l'augmentation du nombre de guichets», a indiqué le consultant. Evoquant la conjoncture économique mondiale, ce consultant a expliqué que «le Maroc a fait preuve de capacité de résilience en maintenant une dynamique de croissance soutenue». Au niveau de l'offre, celle-ci demeure significative, aux yeux de M. Sekkat, puis que le secteur du crédit à la consommation a connu de profondes mutations favorisées par un environnement réglementaire favorable. Ceci à travers la mise en place d'un code déontologique, l'édition d'un guide du crédit à la consommation et la lutte contre le risque de surendettement. Cette évolution du secteur est accompagnée d'un mouvement de concentration d'opérateurs comme Wafasalaf. A ce propos, le cabinet Bfive prévoit une continuité au niveau de l'opréationnalisation de cette concentration. Par ailleurs, le marché du crédit à la consommation est actuellement dominé par deux opérateurs, à savoir Wafasalaf avec un taux de 33% et Eqdom avec un taux de 23%. Par segments, le premier opérateur atteint 40% au niveau de l'automobile, 41% pour les ménages et 24,4% pour les prêts personnels. Quant au deuxième opérateur, il a réalisé 34,4% au niveau de l'automobile, 19,6% au profit des ménages et 26% pour les prêts personnels. Cependant, les crédits distribués par les banques se chiffrent à 43%, ceux accordés par les sociétés de crédits réalisent 57%, au moment où les crédits contrôlés par les banques atteignent 59%. Et c'est un taux de 76 % qui constitue la part du marché de crédits à la consommation contrôlés par les banques. Par contre, un nombre de 13 sociétés de crédits à la consommation sur 20 sont contrôlés par les sociéts de financement. Selon M. Sekkat, la concentration s'exerce également du point de vue géographique étant donné que le Grand Casablanca se taille une part de 32% et la région de Rabat-Zemmour-Zaër atteint un taux de 17%. En termes de segments, le cabinet d'étude constate que le marché est marqué par la forte croissance des crédits non affectés qui atteignent 63%. A son tour, la baisse continue du taux maximum des intérêts conventionnels a joué un rôle en tirant la marge d'intermédiation des sociétés de crédit à consommation vers le bas à raison de 8,1% sur les emplois, 3, 79% au niveau des ressources et 4,35% sur la marge d'intermédiation. Cette tension sur les marges a poussé les sociétés de crédit à accroître leur productivité. Concernant sa situation au niveau du marché, le crédit à la consommation réalise un essor par une croissance annuelle à deux chiffres présentant ainsi une opportunité d'investissement intéressante. Le marché des crédits obéit également à une gouvernance qui se manifeste à travers un arsenal législatif qui prévoit des supervisions et des sanctions en vue de protéger le consommateur.