La Banque européenne d'investissement a rendu son rapport sur le volume des prêts accordés au Maroc, considéré comme l'un des plus grands bénéficiaires au niveau méditerranéen. C'est sur fond de satisfaction que la BEI (Banque Européenne d'Investissement) vient de faire le bilan des prêts accordés au Maroc au titre de l'année 2001. Pour l'heure, ces derniers se sont établis à 1,8 milliard d'euros, soit quelque 18 milliards de DH. Au titre de l'année 2001, les crédits ont atteint plus de 2,8 milliards de DH pour un montant global de 1,5 milliard d'euros (15 milliards de DH). Dans un communiqué diffusé à l'issue d'une conférence de presse donnée à Bruxelles, la Banque avance que le Royaume figure parmi les principaux bénéficiaires des crédits au niveau du pourtour méditerranéen, avec une part de 16,8%. Nous avons essayé de joindre la représentation de la Banque au niveau local, mais à notre grande surprise, le bureau de l'Union Européenne nous a confirmé qu'il n'en existe pas un. Pour un responsable auprès de l'Union, cela n'a rien d'étonnant. Pour ce dernier, la BEI estime que le fait d'instaurer un dispositif local n'est pas opportun dans la mesure où l'Etablissement accorde les crédits via les banques locales. Il reste que les lignes de financement disponibles ne sont pas connues par l'ensemble des entreprises. Il y a tout un travail de communication à assurer à ce niveau. Passée cette parenthèse, la BEI accorde à l'environnement une grande importance. Elle a consa-cré à cet objectif 300 millions d'euros, dont 80 millions sont destinés au financement d'infrastructures majeures, tel l'installation d'assainissements et le traitement des eaux usées à Settat, Marrakech, Agadir et Mekhnès. La même enveloppe a été consacrée aux équipements pour l'approvisionnement en eau potable. Concernant le secteur privé, jugé stratégique pour la Banque, celle-ci a accordé des financements de l'ordre de 210 millions d'euros. Ces prêts ont servi à la création et à la mise à niveau des entreprises industrielles, agroalimentaires, touristiques et agricoles. De leur côté, les sociétés spécialisées dans le capital-risque ont bénéficié des crédits d'un montant global de 80 millions d'euros. En matière de perspectives, l'Etablissement affiche sa volonté de renforcer ses engagements au Maroc notamment en ce qui concerne les secteurs liés à la communication, l'énergie et la protection de l'environnement. Ainsi, la BEI contribue à la mise en place du tronçon autoroutier trans-maghrébine liant le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. Par ailleurs, la Banque compte s'impliquer davantage dans des projets à caractère social. Il s'agit entre autres de l'éducation des jeunes filles, la construction d'hôpitaux et de la formation professionnelle. Auprès de la BEI, on indique que des discussions sont en cours avec les responsables marocains autour de ces chantiers. A la lecture des orientations de la Banque, il s'avère que cet Etablissement cherche aussi à favoriser le développement de la coopération inter-régionale à travers le soutien aux projets permettant le rapprochement entre les pays du Sud-Sud ou avec l'UE. La BEI veut également appuyer l'investissement direct étranger et le développement de co-entreprises entre opérateurs européens et locaux. Ayant une palette financière combinant capitaux à risques et prêts à long terme, la Banque est bien placée pour favoriser le développement du secteur financier local.