La mise en service de la deuxième interconnexion électrique Maroc-Espagne est prévue entre la fin de l'année 2004 et le début de l'année 2005. Ce projet sera financé par le BEI, la BAD et l'Agence française de développement. La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution financière de l'Union européenne, a attribué un prêt de 120 millions d'euros à l'Office National d'Électricité (ONE). La période de prêt s'étale sur 20 ans, dont 5 années de grâce et le taux d'intérêt sera fixé pour chaque tranche de tirage. La BEI est un organisme qui offre des produits financiers variés. Ces derniers prennent la forme de soutien pour différents projets selon leur éligibilité et leur catégorie. C'est ainsi que le projet en question dont le Maroc est l'un des bénéficiaires, signé le 19 octobre dernier au Luxembourg, repose sur une convention de prêt pour le financement de la deuxième interconnexion sous-marine entre le Maroc et l'Espagne et le renforcement des réseaux électriques dans diverses régions du Royaume. Sur ce dernier volet, l'ONE indique que ce projet : «vise aussi à alimenter à moindre coût le marché marocain de l'électricité et à renforcer la sécurité et la fiabilité du réseau marocain de transport de l'électricité». Par ailleurs, l'étude a été initiée au mois de décembre 2000 et l'appel d'offres lancé en mars, une année plus tard. Il s'agit plus concrètement de doubler la capacité de transit de l'interconnexion électrique entre le Maroc et l'Espagne de 700 MW à 1400 MW. Selon les responsables de l'ONE : «ceci doit permettre d'accroître le volume des échanges d'énergie électrique entre le Maghreb et l'Europe en vue de l'intégration du marché maghrébin au marché européen de l'électricité». Il faut rappeler que le prêt de la BEI, vient compléter son intervention en faveur de la première interconnexion, en 1995 entre les deux pays. Aussi, cette dernière intervention de la banque européenne constitue la sixième aide pour le financement des projets de l'ONE. Déjà en 1984, les prêts soldés ont concerné le financement de la centrale hydroélectrique Hassan 1er, pour un investissement de 34 millions d'Ecus. De même entre 1993 et 1994, le cumul des prêts s'élève à 140 millions d'Ecus, pour le financement du réseau de transport et de la première interconnexion Maroc-Espagne. D'ailleurs, l'Etat marocain avait bénéficié en 1989, d'un prêt de 30 millions d'Ecus pour le Programme d'Electrification Rurale (PNER), en faveur de 136 villages. En revanche, les financements diligentés par la BEI, toujours en cours de réalisation concernent deux principaux chantiers. D'une part, le renforcement du réseau de transport qui fut doté d'une enveloppe de 75 millions d'euros en 1998. Et d'autre part, le projet de station de transfert d'électricité par pompage d'Afourer, dont le montant octroyé en 2001 s'élève à 90 millions d'euros. Pour revenir au projet qui fait aujourd'hui l'actualité, il sera co-financé par la Banque Africaine de Développement (BAD) et l'Agence Française de Développement (AFD). Il demeure incontestable que, ces trois bailleurs de fonds sont actifs dans le financement de grands projets structurants en région méditerranéenne. Encore faut-il qu'un projet tel que celui présenté donnera un coup de pouce certain, au processus de libéralisation du marché de l'énergie électrique locale.