Les d'investissements européens au Maroc et dans les pays méditerranéens disposent d'un nouveau cadre. Pour la BEI, la priorité reste le secteur privé. La Banque européenne d'investissement sera encore plus présente dans cette partie sud de la Méditerranée. C'est la décision prise à la mi-décembre au Conseil européen qui s'est fixé comme objectif de renforcer les facilités d'investissements vers le Maghreb. Depuis mars 2002, la Banque européenne a accordé au Maroc 3,7 milliards de dollars au titre de prêts. Les autres pays et partenaires méditerranéens de l'Europe bénéficient des mêmes facilités. Dans un contexte mondial marqué par un regain des tensions politiques, l'initiative de la BEI est destinée, non seulement à revitaliser les relations économiques mais aussi à renforcer le partenariat Nord-Sud. Une série de conférences d'information et d'échanges de vues sur le sujet se tiendront dans les pays bénéficiaires. L'année dernière, un programme similaire a concerné la Belgique, la France et la Grèce. Au Maroc, Philippe de Fontaine Vive, le précisé, la série de conférences, dont le premier round débute demain à Casablanca, sera en parallèle, dans son contenu, avec les thèmes traités dans l'UE. Le vice-président de la BEI chargé, entre autres, de la FEMIP en 2004 est confiant quant aux retombées de ces actions. Le sujet du jour, à savoir, «Le développement de l'entreprise, dimension essentielle de l'économie marocaine », sera animé par divers intervenants en présence de hauts responsables du gouvernement et des représentants du monde entrepreneurial dont le président de la CGEM, Hassan Chami. L'intervention de la BEI au Maroc sera ciblée. La ventilation des opérations de financement reflète clairement la priorité première de la Facilité Euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat, la FMIP. Plus d'un tiers des opérations de financement seront consacrés aux privés de manière directe, dans le cadre du partenariat Public-Privés. L'appui financier ira à la promotion du développement par le biais de l'investissement étranger direct, la coopération entre promoteurs ou encore à des financements destinés aux PME. Sur un autre plan, la FEMIP concentrera son intervention sur des projets d'infrastructure. Il s'agit, en milieu rural, des projets concernant les infrastructures sanitaires, l'accès à l'eau et la réforme de l'enseignement. Dans le cadre de cette intervention, la FEMIP apportera son aide aux populations victimes de catastrophes naturelles. Pour rappel, le programme de la BEI pour le Maroc sur la période 2002-2006 s'inspire du document de stratégie adopté par la Commission européenne en décembre 2001. Le cadre général répond aux besoins de mise à niveau du tissu économique dans la perspective de l'accord d'association et aux priorités du pays. L'intervention financière de l'institution européenne ira dans les projets de réforme visant la modernisation de l'économie, la promotion de l'investissement privé, la mise à niveau et la reconversion industrielle… Le programme indicatif national fort d'un budget de 426 millions, devra, quant à lui, prendra fin cette année. Ce programme, qui couvre la période 2002-2004, concerne le support institutionnel, notamment la réforme de l'administration publique, la facilitation des échanges, le développement des ressources humaines, la migration et la protection de l'environnement. Le secteur du transport reste aussi l'une des priorités de la BEI à travers le programme d'appui aux réformes qui mobilise à lui seul 96 millions d'euros (environ 100 millions de dirhams). L'un des objectifs de ce programme est le renforcement du pouvoir de régulation de l'Etat et l'ouverture à la concurrence et à la participation privée de la production de services et de la gestion des infrastructures de transport. Pour 2004, les projets de la BEI concernent la « Rocade Méditerranéenne (42 millions de dirhams), l'Assainissement des villes marocaines Oujda en particulier (47, 9 millions de dirhams), la protection de l'environnement, la dépollution de la centrale électrique de Mohammedia (90 millions) et l'assainissement des villes marocaines. A ces volets il faudra ajouter le cadre particulier des programmes MEDA qui concernent en priorité la mise à niveau. Partenaire privilégié du Maroc et son premier client, l'UE reste aussi l'un des principaux investisseurs dans le pays. L'élargissement à 25 membres sera une nouvelle donne dans les rapports entre les deux partenaires. L'arrivée d'une main-d'œuvre bon marché en provenance des pays de l'Est risque, selon les spécialistes, de se faire aux dépens des pays comme le Maroc et la Tunisie. A moins, bien sûr, d'accélérer le programme des réformes.