La Banque européenne d'investissement (BEI) et la CGEM ont tenu vendredi, une conférence (de presse) destinée à informer les milieux industriels et financiers des opportunités qu'offre la nouvelle Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP) pour renforcer le secteur privé. C'est une rencontre qui a réuni pas moins de 200 hauts responsables de gouvernement, des milieux d'affaires et du secteur bancaire. Organisée sous le thème « Le développement de l'entreprise, dimension essentielle de l'économie marocaine », cette conférence a permis avant tout aux participants de se faire une idée plus précise sur les véritables enjeux de la politique européenne d'investissement au Maroc. Et pour cause, c'est la prestigieuse Banque européenne d'investissement qui présente par l'occasion sa nouvelle politique d'investissement. D'emblée, M. Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI, chargé également de la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP) a appelé à un nouveau renforcement du développement du secteur privé. Plus qu'une simple déclaration de principe, cet appel rompt avec l'orientation jusque-là poursuivie par la banque en matière d'investissement au Maroc. En effet, et en 2003, la BEI a injecté 195 millions d'euros dans le secteur public et seulement 10 millions d'euros dans le secteur privé. L'enjeu est d'inverser ce schéma pour consacrer davantage d'investissement au profit du secteur privé. Cette démarche se traduit notamment par la mise en place de nouveaux mécanismes de partenariat avec les banques marocaines. En marge de cette manifestation, la Caisse de dépôt et de gestion «CDG» et la BEI ont signé une déclaration d'intention pour étudier la mise en place d'un nouveau fonds d'investissement. Ce fonds vise à encourager le développement d'une offre structurée de financement en « mezzanine finance » pour les entreprises marocaines. Il s'agit de financements flexibles sous formes de prêts subordonnés ou convertibles. La rémunération de l'avance en quasi-fonds propres consentie est liée à la rentabilité de l'entreprise même ou à d'autres indicateurs de son activité. À terme, la nouvelle démarche de la BEI va bien au-delà de la simple redéfinition des instruments d'investissements. M. de Fontaine note à cet égard que «depuis mars 2002, la Banque a accordé des prêts pour un montant total de 3,7 milliards d'euros. Compte tenu du climat politique tendu qui prévaut actuellement dans la région,(…) une FEMIP renforcée constitue un instrument-clé pour une coopération étroite entre tous les partenaires concernés. » L'objectif est, selon toute vraisemblance, de transformer rapidement la FEMIP en une véritable banque d'investissement. Pour rappel, la FEMIP associe les pays partenaires méditerranéens à son action par son comité ministériel et ses réunions des experts préparatoires, aussi bien qu'avec l'ouverture des bureaux dans la région. Au Machrek, dont le bureau du Caire établi en 2003 et le Maghreb qui sera établi en 2004 au Maroc. Elle vise aussi l'augmentation des crédits à long terme, le développement de nouveaux produits financiers et l'assistance technique. En termes de chiffres, la FEMIP prévoit pour cette année des financements de l'ordre de 2 milliards d'euros. À noter que cette rencontre sera poursuivie par d'autres manifestations similaires. La prochaine conférence se tiendra le 22 janvier 2004 à Londres.