Selon les statistiques du CDG , 854 cas de violence à l'encontre des enfants dans les écoles ont été déclarés en 2010. Les violences corporelles constituent la forme la plus répandue avec 600 cas. La violence en milieu scolaire continue de prendre des proportions alarmantes. Les dernières statistiques du Centre des droits des gens (CDG) le confirment. En 2010, le centre a recensé 854 cas au niveau national. Les violences corporelles viennent en tête avec 600 cas (70,25%) suivies des violences psychologiques avec 203 cas (23,77%). S'agissant des violences sexuelles qui constituent la pire forme de violence infligée aux enfants, le CDG a recensé 51 cas (5,97%). «Les victimes sont des enfants âgés de moins de 15 ans. Ces différents cas ont été recensés à travers les plaintes déposées auprès du centre par les parents et les associations de parents d'élèves », affirme à ALM, Jamal Chahdi, président du CDG. Pour la région Fès-Boulemane, 121 cas ont été dénombrés dont 75 cas pour les violences physiques (61,98%) , 34 cas pour les violences psychologiques (28,09%) et 12 cas pour les violences sexuelles (9,91%). Les violences physiques sont essentiellement des châtiments corporels : gifles, coups avec des tuyaux, règle en fer, fils électriques, bâtons, coups de pied…. Quant à la violence psychologique, celle-ci continue d'être très répandue dans les écoles. Elle se manifeste essentiellement à travers les insultes qui touchent à la dignité de l'enfant. «Les enfants sont victimes d'humiliation et de critiques de la part des professeurs», souligne M. Chahdi. Quant à la violence sexuelle qui porte un sérieux préjudice sur la santé physique et mentale de l'enfant, celle-ci concerne les attouchements et les viols. Pour faire face à ce fléau, le CDG organise chaque année une campagne de sensibilisation sur la lutte contre la violence à l'égard des enfants dans le milieu scolaire. «Cette campagne qui débute au mois de septembre cible les établissements scolaires au niveau national. Différents ateliers sont organisés pour sensibiliser les élèves et les enseignants sur les droits de l'Homme, les droits de l'enfant, la lutte contre l'exploitation sexuelle, la violence, la non discrimination…», souligne le président du CDG. Cette initiative est destinée à mettre en œuvre des moyens pour protéger les enfants scolarisés contre toutes formes de violence. La violence s'exprime non seulement à l'école mais aussi dans la rue et au sein de la famille. A ce sujet, le CDG a relevé en 2010, 880 cas d'enfants victimes de violence dans la rue. Par ailleurs, les violences perpétrées par l'entourage familiale ont concerné 477 cas dont 220 cas victimes de violences physiques, 150 cas de violence psychologique, violence économique (100 cas) et sexuelle (7 cas). A noter que les violences commises par les membres de la famille se sont chiffrées à 310 cas en 2010. Au total, le CDG a notifié 2521 cas d'enfants victimes de violences dans les différents milieux : écoles, rues et famille. Selon les régions, le Grand Casablanca vient en tête de liste avec 444 cas suivi de la région de Chaouia Ouardigha (420 cas), Tanger-Tétouan (310 cas), Taza- Al Hoceima- Taouanate (300 cas), région de Doukala ( 280 cas), Gharb (120 cas), Rabat-Salé-Zemmour- Zaer (120 cas).