Le problème d'acquisition des terrains handicape les investissements touristiques. Comment la Conservation Foncière aborde la question? Point de vue de son DG, Mohammed Saâd Hassar. «Si je suis là, c'est parce que je représente le problème». C'est en ces termes que Mohammed Saâd Hassar, Directeur général de l'Administration de la Conservation Foncière, des Cadastres et de la Cartographie s'est adressé à l'assistance venue nombreuse pour assister aux Assises Nationales du Tourisme. Une entrée en la matière qui n'a pas laissé l'audience indifférente. Tout en reconnaissant que le foncier constitue certes un des handicaps majeurs qui bloque les investissements touristiques, M. Hassar souligne qu'il s'agit d'un faux problème. «Il ne faut pas en faire une fatalité», ajoute-t-il. Il faut reconnaître que les va-et-vient entre les différentes administrations pour l'acquisition d'un terrain peut prendre parfois des années. La liste des investisseurs qui ont vécu cette mésaventure ne se compte pas. Et ca continue ! Pour le Directeur de la Conservation Foncière, la solution est simple. Elle repose sur l'échange des terrains. Ce ne sera pas gagné d'avance, mais l'initiative est louable, soutiennent plusieurs opérateurs touristiques. Des actions ont été entamées dans ce sens, avance M. Hassar. Il s'agit à titre d'exemple d'un échange des terrains d'une superficie totale de 200 hectares sis Palmeraie de Marrakech qui vient d'être effectué. Parallèlement à cette démarche, le patron de la Conservation souligne sous l'œil attentif de l'argentier du royaume que l'Etat s'engagera à immatriculer les terrains qu'ils ne le sont pas, et ce au moins pour une période de douze mois. Avec un seul titre foncier à la poche, l'investisseur peut ainsi enclencher l'acte d'investissement. Toutefois, comme le rappelle M. Hassar, plusieurs investisseurs prennent aussi leur temps concernant l'acquisition des terrains. L'objectif que se donne le directeur se traduit comme suit : «nous n'avons pas voulu fixer des délais pour l'acquisition des terrains car de toute façon, ils seront réduits à zéro», pour reprendre ses propos. «Nous voulons que les opérateurs sachent que les problèmes liés au foncier seront réglés définitivement par les pouvoirs publics», est-il ajouté. Un engagement de taille dont les enjeux sont stratégiques pour l'Etat. Tout dépendra du rythme de travail qui sera pris pour honorer ses engagements inscrits dans la «Vision 2010» du tourisme.