Les jeunes dans les camps de Tindouf ont décidé de descendre dans la rue, samedi 5 mars, pour exprimer le raz-le-bol et dénoncer la situation de misère dans laquelle l'Algérie et le Polisario les confinent. Décidément, la direction corrompue du Polisario n'est pas à l'abri de la vague de contestations qui secoue le monde arabe. Des jeunes Sahraouis envisagent d'organiser un soulèvement le 5 mars dans les camps de séquestration à Tindouf. Ce mouvement des jeunes baptisé «Juventud de la révolution sahraouie» a lancé un appel à travers les réseaux sociaux en vue d'organiser des manifestations de protestation contre la direction du Polisario. C'est ainsi que les jeunes dans les camps de la honte décident de descendre, à leur tour, dans la rue pour exprimer le raz-le-bol et dénoncer, haut et fort, la situation de misère dans laquelle l'Algérie et les mercenaires du Polisario les confinent. Inspirés des modèles tunisien, égyptien et libyen, ces jeunes entendent braver, à vive voix, ce samedi, le diktat imposé par le front séparatiste et faire entendre leurs revendications politiques et socio-économiques légitimes. Dans un communiqué rendu public récemment intitulé «Le changement vers le meilleur», les jeunes protestataires ont mis l'accent sur le caractère pacifique de leur initiative. Selon les observateurs, les manifestants doivent s'attendre au pire ce jour-là. La direction du front séparatiste qui fait toujours de la répression l'outil privilégié pour faire taire les opposants ne restera certainement pas les bras croisés. Ceci dit, plusieurs voix se sont élevées pour exprimer la crainte que le Polisario soutenu par l'Algérie n'ait recours à son savoir-faire en matière de violations des droits de l'Homme pour mettre fin à tout mouvement de contestation. D'ailleurs, les organisateurs du soulèvement ont mis en garde, dans leur communiqué, la junte séparatiste contre toute répression de leur mouvement, tout en précisant que le Polisario a menacé d'emprisonner ceux qui participeront au soulèvement. «Il est temps pour les jeunes à Tindouf de dire leur mot et d'imposer leur volonté. A la lumière des troubles sociaux qui secouent le monde arabe, on peut dire qu'il n'y a plus jamais de place dans la région pour les régimes autoritaires et dictatoriaux», précise Bachir Dkhil, ex-représentant du front Polisario à Barcelone, dans une déclaration à ALM. «Le contexte aujourd'hui n'est plus le même que dans les années 80 et 90. Les jeunes à Tindouf ont fait des études dans les grandes universités européennes et américaines. Ils sont désormais conscients qu'ils ont toujours vécu dans un système de répression totale et d'intimidation. Et ils sont porteurs de projets de changements», ajoute M. Dkhil, indiquant que «ce qui se passe dans le monde arabe aura certainement un impact sur la situation dans les camps de la honte. Les populations séquestrées n'accepteront pas pour l'éternité la même direction, la même injustice, les mêmes mensonges et les mêmes prisons qu'il y a trente-cinq ans». Tout en dénonçant le détournement de l'aide destinée aux populations séquestrées et la corruption des dirigeants du mouvement séparatiste au détriment de la population, le Mouvement des jeunes a appelé les organisations internationales de défense des droits humains à soutenir leur mouvement et à prendre en compte les circonstances particulières dans les camps de Tindouf. Comment l'Algérie et les mercenaires du Polisario répriment les soulèvements à Tindouf Une Intifada menée sous le slogan «Basta !» (Assez !) avait éclaté, en 2005, au camp dit «Aousserd», à Tindouf. Ce soulèvement, au cours duquel les manifestants avaient arboré des banderoles exprimant leurs revendications, a été réprimé par la direction du Polisario qui a ceinturé le camp en y déployant un lourd dispositif militaire pour soumettre ses habitants aux pires sévices, avaient indiqué des témoignages oculaires. Le Polisario a également procédé, selon la même source, à la coupure de l'ensemble des lignes téléphoniques du camp réfractaire pour l'isoler du reste du monde. Les forces algériennes avaient également renforcé les contrôles dans le camp, scellé toutes les voies le long de la frontière mauritanienne et interdit le mouvement des camions, entraînant une paralysie totale.